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Les organisateurs d’un projet de distribution de surplus de fruits et légumes à Laval entre producteurs agricoles et institutions espèrent voir ce modèle se multiplier ailleurs au Québec.
Fruit d’une collaboration entre le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval et la plateforme d’approvisionnement local Arrivage, l’initiative baptisée Opération dernière chance a permis, durant tout l’été, à près de 50 établissements du Grand Montréal de s’approvisionner en surplus de fruits et légumes auprès de cinq producteurs de Laval. Des centres de la petite enfance (CPE), des hôpitaux, des commerces, des organismes communautaires, des traiteurs et des restaurants ont entre autres pu en profiter.
« Chaque semaine, les acheteurs reçoivent les listes de prix des produits disponibles. Soit en passant par la plateforme d’Arrivage ou soit directement via le courriel, ils peuvent accéder au bon de commande par un lien. Ce sont les fournisseurs qui décident de leurs conditions de vente. Par exemple, un produit peut être disponible jusqu’au mercredi seulement », explique Thibault Renouf, directeur général d’Arrivage.
C’est le CRE de Laval qui a eu l’idée de ce maillage et a contacté Arrivage, dont la plateforme, lancée il y a un an, compte près de 1 000 utilisateurs professionnels partout au Québec. L’idée était de développer un projet spécialement pour Laval.
« L’accès direct à des produits de fermes locales est souvent complexe, voire impossible pour des hôpitaux, des garderies ou des organismes communautaires. Ce projet pilote démontre qu’en unissant nos forces, nous sommes capables de trouver des solutions très localement à des problèmes de société comme le gaspillage alimentaire ou l’accès à des aliments sains et locaux dans nos institutions publiques », fait valoir Elodie Morandini, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Laval.
Le projet pilote, financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) dans le cadre du Programme de développement des marchés bioalimentaires, prendra fin en novembre, mais Thibault Renouf espère que son modèle se perpétuera.
« Ç’a été comme un grand laboratoire, une expérience grandeur nature qui nous a permis de trouver plein de solutions et de faire évoluer la technologie de notre plateforme. Ça n’a aucun sens de jeter des surplus alimentaires quand des CPE à proximité en cherchent. En voyant les réactions des institutions qui ont participé et qui sont tellement satisfaites, on espère que le projet pourra trouver du financement pour être reconduit à Laval, mais également que d’autres régions s’en inspireront. Si on a pu créer un précédent et que ça peut se reproduire à plus grande échelle, ce serait formidable », dit M. Renouf.
Le directeur d’Arrivage souhaite aussi, par ce projet, démontrer qu’il est possible de mettre en place des systèmes qui fonctionnent. « Ça fait des années que le gouvernement finance la concertation au sujet des surplus alimentaires, mais les agriculteurs sont sur le terrain et ils veulent des résultats concrets. C’est assez, la concertation à n’en plus finir! On voit ici qu’en donnant l’argent aux organismes, comme ça se fait aux États-Unis, des solutions peuvent être trouvées. »