Alimentation 26 novembre 2019

Un brasseur retrouve des caseilles

Ne trouvant plus de caseilles, un petit fruit indispensable à la concoction d’une de ses bières les plus populaires, le brasseur Maxime Laplante s’était résigné à mettre fin à sa production au terme de l’été. Un article paru dans La Terre le 25 septembre est venu tout changer.

« Si cette bière-là se retrouve à nouveau sur le marché, ce sera bien grâce à vous », confie au bout du fil le directeur général de la Microbrasserie Côte-du-Sud, à Montmagny. Après avoir témoigné dans notre article des difficultés d’approvisionnement auxquelles il faisait face, M. Laplante a reçu une série de propositions l’automne dernier. « Des gens étaient prêts à planter des caseilliers juste pour nous », lance-t-il, encore étonné. Ce sera finalement la proposition d’un actuel producteur de caseilles qu’il aura retenue.

Gagnant-gagnant

Mario Nadeau, producteur de petits fruits à Thetford Mines, a tout de suite vu l’occasion qui se présentait à lui en terminant la lecture de l’article en question dans son édition papier de La Terre.

Depuis bientôt 10 ans, sa fruitière produit sur environ un acre ces fruits noirs issus du croisement du cassis et de la groseille. Il écoule une partie de sa production dans des restaurants et chez des particuliers, mais fait le deuil chaque année d’une bonne partie de sa production. Cette saison, c’est 40 % des fruits qui sont restés dans les arbustes ou au sol. « On a toujours trouvé ça de valeur de ne pas tout vendre, confie la fille du producteur, Julie Nadeau. Mais là, on a une opportunité merveilleuse devant nous. »

Maxime Laplante se montre tout aussi enthousiaste. Avec la seule contribution de la famille Nadeau, il prévoit brasser près de 1 000 litres par mois de son Azilia, une bière qui a fait un « hit », selon lui. Jusqu’ici, il avait été limité à 7 000 litres, chaque brassin nécessitant 125 litres de caseilles.

La reprise de la production devra toutefois attendre à septembre 2020, Maxime Laplante n’ayant pu s’approvisionner à temps avec la production de 2019 de la famille Nadeau. « Il aurait fallu qu’on se connaisse un mois et demi plus tôt », dit-il. Qu’à cela ne tienne, il prévoit profiter des prochains mois pour tester de nouvelles recettes concoctées à partir des fruits de ses nouveaux fournisseurs qui produisent entre autres des fraises, des bleuets et des framboises, en plus de réserver une parcelle à la production de cassis et de groseilles. « On aime déjà la collaboration qu’on a avec eux », conclut-il.