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Des cabanes à sucre urbaines se sont développées pour le plus grand plaisir des citadins. Elles font appel aux acériculteurs de leur région pour répondre à la demande en ville, puisque leur petite production locale n’est pas suffisante.
Ces cabanes urbaines ont surtout une vocation éducative, comme l’explique Paul Rouillard, directeur général adjoint de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ). « Les cabanes à sucre urbaines vont rester marginales. À part celle de Québec, il y en a une à Montréal et une à Granby. Ça comporte un aspect formateur pour les enfants de la ville. Ils y voient la façon dont on produit du sirop d’érable. C’est un symbole important », indique-t-il.
Dans les communautés
La cabane à sucre du parc du Bois-de-Coulonge, à Québec, fête en 2018 ses 15 ans d’existence. Après avoir été abandonnée pendant près de 30 ans, elle a repris vie grâce à Léandre Cloutier. Le résident de Québec a investi une dizaine de milliers de dollars dans le projet, notamment pour l’évaporateur et les pannes, avec l’appui de la Commission de la capitale nationale du Québec. Bon an mal an, près de 200 bénévoles mettent la main à la pâte pour collaborer à la bonne marche de l’érablière, où l’on entaille une soixantaine d’arbres.
« On a lancé un projet-pilote avec des élèves de 5e et de 6e année. Dans le cadre de ce projet, un maître sucrier leur raconte l’histoire de l’érable et le processus de fabrication du sirop », mentionne M. Cloutier.
En 14 ans, l’activité a généré des profits nets de près de 400 000 $ et a attiré plus de 125 000 visiteurs. Ces fonds sont investis dans les programmes dédiés aux enfants autistes des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.
Depuis 14 ans aussi, au parc Beaudet de Montréal, Mario Bonenfant partage avec la communauté multiculturelle de Saint-Laurent ses connaissances sur le sirop d’érable. Ainsi est née l’Érablière urbaine, qui a fait des petits dans d’autres quartiers comme Rosemont–Petite-Patrie, Ville Mont-Royal et Ahuntsic-Cartierville.
À Granby, il y a également une cabane à sucre urbaine, Attelier Archibald, mais sans la vocation éducative. On y propose un menu traditionnel avec de la tire sur la neige, mais le sirop d’érable n’est pas bouilli sur place.
Véronique Demers, collaboration spéciale.