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La chaîne de supermarchés Sobeys tente de mettre fin aux relations tendues entre détaillants et fournisseurs en proposant conjointement avec le regroupement de manufacturiers Produits alimentaires de santé et de consommation du Canada un code de pratiques pour l’approvisionnement des épiceries. Ce code a été rendu public le 25 mars en vue d’ouvrir les discussions avec tous les intervenants du réseau alimentaire et de s’entendre sur des méthodes communes.
Il fait suite, explique Mireille Thibodeau, vice-présidente de la mise en marché de produits frais pour Sobeys, à la sortie du président Michael Medline l’automne dernier rapportant certaines pratiques jugées malsaines. Mme Thibodeau cite en exemple des frais rétroactifs ou l’augmentation de frais ne faisant pas partie de négociations. « Le code propose d’encadrer toutes les négociations et d’offrir une certitude économique dans les relations d’affaires entre détaillants et fournisseurs », dit-elle. L’entreprise s’est inspirée de pratiques en vigueur au Royaume-Uni pour rédiger son code. Il répond également aux préoccupations soulevées dans un rapport publié en décembre 2020 par le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations.
Rallier tout le monde
Sobeys souhaite que toutes les bannières ainsi que les intervenants se rallient et s’entendent sur un code commun. « On veut s’assurer de répondre aux besoins de tout le monde. Tout est interrelié; ça va avoir des impacts jusqu’à l’agriculteur », mentionne Mme Thibodeau.
L’Union des producteurs agricoles (UPA) et le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) ont fait savoir qu’ils accueillaient avec intérêt ce code. « De bonnes relations entre les grandes chaînes, leurs fournisseurs et les producteurs agricoles sont déterminantes pour la pérennité de milliers d’entreprises du secteur agroalimentaire », soutient Marcel Groleau, président de l’UPA. « Le code proposé par Sobeys repose sur des principes de nature à faciliter les relations commerciales, ce qui est une très bonne nouvelle non seulement pour les fournisseurs, mais aussi pour les consommateurs et la recherche de diversité », mentionne Sylvie Cloutier, présidente-directrice générale du CTAQ.
Groupe de travail
La proposition du code a été soumise au groupe de travail sur les frais imposés par les détaillants présidé par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, et son homologue fédérale, Marie-Claude Bibeau. Le cabinet du ministre Lamontagne indique que ce dernier « salue cette première proposition concrète du secteur » qui confirme que « le statu quo n’est pas une option ». De son côté, la ministre Bibeau souligne que l’entente « est le fruit d’une belle collaboration entre un détaillant majeur et le secteur de la transformation alimentaire qui vise à assurer que nos producteurs et nos transformateurs soient traités équitablement ». Le groupe de travail souhaite que ses travaux se traduisent par des propositions applicables à l’ensemble du secteur. Un rapport devrait être déposé en juillet 2021.
Mesures proposées Selon Sobeys, les 14 grands points de son projet de code de pratiques pour l’approvisionnement des épiceries relèvent du « gros bon sens ». La chaîne suggère par exemple que les contrats d’approvisionnement ne puissent être modifiés de manière rétroactive et que les procédures de la chaîne d’approvisionnement entendues ne puissent changer en cours de route. Le code mentionne que les coûts reliés au marketing ne peuvent être chargés au fournisseur à moins que ce soit clairement inscrit dans le contrat. Il indique également qu’un détaillant ne peut exiger un paiement d’un fournisseur pour des pertes survenues après la livraison si un produit est endommagé ou invendable. Le code prévoit aussi que le détaillant fasse des prévisions et des commandes en conformité avec ses besoins. |