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Alors que les principaux épiciers du pays ont indiqué aux députés fédéraux du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, dans le cadre d’une enquête sur l’inflation du prix des aliments, avoir engrangé des profits en raison de la vente des produits pharmaceutiques le mois dernier, le dirigeant de Costco a indiqué, le 17 avril, avoir enregistré des bénéfices bruts de 1,43 % depuis les trois dernières années.
Costco a un modèle d’affaires unique. Pour avoir accès aux magasins, les consommateurs doivent se procurer une carte de membre. Au cours des trois dernières années, à l’échelle mondiale, près de 60 % des profits de Costco provenaient de ces frais d’adhésion. En excluant les frais d’adhésion, sur la même période, les profits de l’entreprise avant impôts étaient de 1,43 % des ventes de marchandises. « Je tiens à dire que Costco n’a pas cherché à augmenter ses profits compte tenu des défis actuels », a mentionné le vice-président exécutif et directeur des opérations de Costco Canada et Costco international, Pierre Riel. Costco compte plus de 15 millions de membres au Canada et le taux de renouvellement des membres au Canada et aux États-Unis se chiffre à 93 %.
Interrogé par une députée conservatrice de l’Ontario, Lianne Rood, sur l’abandon de certains fournisseurs agriculteurs lorsque ces derniers augmentent leurs prix en raison de la conjoncture économique, M. Riel mentionne que Costco priorise la fidélité de ses fournisseurs et invite les producteurs qui auraient vécu de telles situations à le contacter personnellement pour trouver une solution. Soixante pour cent des fournisseurs alimentaires de Costco Canada sont canadiens.
Aucun avantage à profiter de l’inflation
L’économiste principal du Centre canadien de politiques alternatives, David Macdonald, soutient que, contrairement aux épiciers, les agriculteurs n’ont aucun avantage à profiter de l’inflation.
Selon les données de Statistique Canada, les trois dernières années ont été excellentes pour l’industrie des magasins d’alimentation et des boissons. « Le coût des intrants pour l’industrie a augmenté de 21 % depuis la fin de l’année 2019, argument que l’industrie a fait valoir haut et fort. Le problème, c’est que leurs revenus ont augmenté de 27 % au cours de la même période », dit-il en précisant qu’ils ont la possibilité de refiler la facture aux consommateurs. D’autre part, les marges du secteur comprenant l’agriculture, la sylviculture, la pêche et la chasse se sont effondrées en passant de 14 % en 2017 à 3 % en 2022. « Alors que les magasins d’alimentation ont réussi à maintenir des marges plus élevées, les fabricants de produits alimentaires, et en particulier les agriculteurs, ne voient aucun avantage à la hausse du prix des denrées alimentaires », fait-il valoir.
David MacDonald estime qu’il n’y a pas de soulagement en vue pour le prix des denrées alimentaires. « Même si le taux d’inflation des denrées alimentaires diminue d’ici 2024, il est peu probable qu’il devienne négatif de sorte que les prix resteront élevés et que les Canadiens continueront à avoir du mal à mettre de la nourriture sur la table », précise ce dernier.
80 % du portefeuille de FAC viendra à échéance en 2025
Interrogée par les députés fédéraux du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire lors de l’enquête sur l’inflation du prix des aliments, la présidente-directrice générale de Financement agricole Canada (FAC), Justine Hendricks, a mentionné que 80 % du portefeuille de prêts de son organisation arrivera à échéance dans deux ans. Avec 102 000 clients, FAC est le plus important prêteur agricole et agroalimentaire canadien et possède un portefeuille de prêts de plus de 47 G$.