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À l’heure du commerce en ligne, les consommateurs restent attachés à leur épicier, révèle une étude nationale sur l’expérience en épicerie, dévoilée en primeur lors du Congrès de l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ).
Ainsi, plus de 80 % des répondants souhaitent pouvoir demander de l’aide lors de leur visite à l’épicerie. Plus de 55 % trouvent important de fréquenter un magasin d’alimentation dont le propriétaire est digne de confiance, indique l’étude réalisée par Sylvain Charlebois, professeur titulaire à la Faculté de management et d’agroalimentaire de l’Université Dalhousie. L’étude est basée sur un sondage effectué en octobre dernier auprès de plus de 1 000 répondants de tout le Canada et une série de 10 entretiens avec des détaillants propriétaires du Québec. De plus, près de 50 % des Canadiens affirment ne pas avoir l’intention de faire l’achat d’aliments en ligne. Pour leur part, les Québécois sont ceux qui utilisent le moins les caisses libre-service.
Sylvain Charlebois se dit « étonné de constater à quel point les gens accordent de l’importance à la relation de confiance qu’ils ont à l’égard des détaillants en alimentation ». Les ancêtres des épiceries, les magasins généraux, ont toujours été au cœur des communautés, rappelle le président-directeur général (PDG) de l’Association, Pierre-Alexandre Blouin.
« L’épicerie a un peu remplacé le perron de l’église. C’est là que les personnes âgées se rencontrent. Dans certains villages, la caisse populaire est fermée et l’épicerie reste le cœur de la communauté », ajoute Gaëlle Leruste, directrice des Affaires gouvernementales pour l’ADAQ.
Critères d’achat
Bien que le prix demeure un critère déterminant dans le choix d’un produit, il n’arrive pas toujours en tête de liste, démontre l’étude du professeur Charlebois. C’est ainsi qu’au Québec, la fraîcheur constitue le facteur numéro un lors de l’achat de viande. La Belle Province se distingue également du reste du Canada au chapitre de la provenance des denrées, souligne M. Blouin. Cette importance accordée à l’origine des produits s’avère davantage un « facteur montréalais », estime cependant Sylvain Charlebois.
Le récent « épisode du lait canadien » confirme cet engouement. « Il y a un mouvement de fond. Le travail à faire, c’est de bien identifier tout ça. Une marque phare comme Aliments Québec est un outil important », croit Pierre-Alexandre Blouin. Reste que le prix des denrées conserve son pouvoir de persuasion dans les allées d’épicerie. « On ne peut pas l’exclure. Le client veut toujours en avoir pour son argent », conclut le PDG.
Une érosion de la confiance Selon la plus récente étude du Centre canadien pour l’intégrité alimentaire, la confiance du public à l’égard de l’approvisionnement en produits alimentaires canadiens s’érode. « La viande n’a pas bonne presse. Les activistes ont une chambre de résonance assez forte. Il y a un déficit de communication à relever en filière », résume Gaëlle Leruste, directrice des Affaires gouvernementales pour l’Association des détaillants en alimentation du Québec. Chaque année, le Centre mesure l’attitude du public à l’égard de la filière agroalimentaire. L’édition 2018 révèle que près de la moitié (49 %) des consommateurs interrogés sont sensibles au traitement humain des animaux de ferme. Près des deux tiers (58 %) sont fortement d’accord pour affirmer qu’ils n’ont aucun problème à consommer de la viande, du lait et des œufs si les animaux sont traités décemment et humainement. En contrepartie, 61 % se disent incertains que la viande canadienne provient d’animaux traités humainement. |