Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Des emballages à la cire d’abeille – À Brébeuf, dans les Laurentides, Judith Forget n’en revient tout simplement pas. Son emballage réutilisable Api-flex, qu’elle fabrique depuis 2015 pour remplacer les pellicules de plastique, est presque devenu plus populaire que son miel. Ce produit, distribué dans 175 points de vente au Québec, lui a permis de pratiquement doubler son chiffre d’affaires depuis deux ans. « L’an passé, nous avons ciré environ 3,5 km de tissus et ce chiffre sera certainement à la hausse cette année », estime l’apicultrice. Pour répondre à cette demande grandissante, les 200 livres de cire générée parses abeilles ne suffisent plus. L’an dernier, Le petit rucher du Nord a donc acheté 1 000 livres de cire à une autre ferme apicole des Laurentides.
Un mirage sans les fournisseurs
Les clients du marché et bistro de la Ferme aux petits oignons, à Mont-Tremblant, remplissent des bocaux de verre consignés et fournis par l’entreprise avec de l’huile d’olive, du vinaigre, du yogourt et d’autres produits. Les légumes sont portionnés dans de petits bacs qui, une fois payés, sont versés dans le sac réutilisable du client. La copropriétaire Véronique Bouchard insiste pour que ses fournisseurs lui offrent du vrac. Elle a déjà dit à l’un d’eux : « Quand tu pourras me livrer tes champignons en vrac, je vais t’en prendre. » L’effort des fournisseurs est d’ailleurs essentiel, selon elle. Autrement, le zéro déchet reste un mirage. « Si une épicerie achète des produits emballés et qu’elle les met en vrac, ses clients ont l’impression qu’il n’y a pas de plastique et ils sont contents, mais ils ne voient pas en arrière le conteneur rempli d’emballages et de boîtes de carton ciré », dénonce-t-elle.
Moins d’emballages, moins de dépenses
Pour le producteur Yves Adam, la livraison de ses légumes en vrac se révèle un moyen de diminuer ses coûts de production. « Sans barquettes et sans boîtes de carton, imagine tout ce qu’on gagne en coûts et en temps. Sans oublier que le vrac prend moins d’espace lors de la livraison; ça nécessite moins de pétrole », dit le copropriétaire de La Défriche, en Outaouais. Cette entreprise livre à deux clients sa luzerne germée et ses pousses en vrac. Les autres veulent encore acheter ses produits en barquettes de 100 g, transportées en groupes de 10 dans des boîtes de carton. « Le consommateur va tranquillement forcer les détaillants à changer pour le vrac. C’est ce qui assura en partie la pérennité de notre entreprise, car les marges seront meilleures », explique-t-il.
Un important défi logistique
Épiceries Loco, la première chaîne zéro déchet à avoir vu le jour au Québec en 2016, s’approvisionne en vrac chez 80 petits agriculteurs de la province. Voilà qui représente un important défi logistique. « C’est 80 commandes, 80 réceptions de commandes, 80 factures alors que les épiceries traditionnelles passent [leurs commandes] à un ou deux gros distributeurs », souligne Andréanne Laurin, la directrice générale et cofondatrice de l’entreprise établie dans la région métropolitaine. Avec l’ouverture d’un troisième magasin, les Épiceries Loco doivent gérer leur croissance tout en acceptant la réalité des producteurs artisans. Cela peut générer des défauts d’approvisionnement qui peuvent causer des ruptures de stock auxquelles les consommateurs ne sont pas habitués.
SUR LE MÊME SUJET
La promesse des contenants maison
Des producteurs locaux devant une impasse