Alimentation 12 mai 2017

Printemps difficile pour les maraîchers

Les inondations n’ont pas nui aux producteurs maraîchers. Ce sont plutôt la pluie, l’absence de chaleur et le manque d’ensoleillement qui provoquent un retard dans les productions.

« La situation n’est pas facile pour les maraîchers en ce moment dans la province », affirme le directeur général de l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ), André Plante.

Saison décalée

Les maraîchers sondés ont évalué un retard de 7 à 10 jours dans leur production. Bien que les asperges commencent à émerger dans le sud de la province, M. Plante anticipe une saison décalée. « On s’en va vers une saison qui va s’échelonner de la Journée nationale des patriotes à la Saint-Jean-Baptiste plutôt que de la fête des Mères à la fête des Pères », dit le directeur général. Idem pour la laitue et le radis, dont la production s’amorce habituellement à la troisième semaine de mai. « On en aura à la fin mai cette année », poursuit M. Plante.

Le directeur général des Producteurs de pommes de terre du Québec, Clément Lalancette, n’est pas inquiet. La mise en terre des tubercules accuse un retard « non inhabituel » d’une ou deux semaines. « Ce n’est pas juste au Québec, c’est généralisé à l’est du pays », indique M. Lalancette, qui ajoute que les primeurs pourraient être plus tardives.

La floraison des pommiers est quant à elle dans les temps, selon le propriétaire des Vergers Lafrance, Éric Lafrance. Le problème réside plutôt dans l’endommagement des chemins et de la machinerie en raison de la pluie.

Maïs sucré

Les quelques semences de maïs plantées durant les belles journées de la fin avril peinent à sortir.

« La totalité des plants a germé, mais le gel au sol a stoppé leur croissance », explique Pierre-Paul Van Velzen, jeune producteur de maïs sucré de la Ferme Van Velzen et Fils, à Boucherville.

« À ce temps-ci de l’année, on devrait avoir trois feuilles sur les plants, affirme Louis Bélisle, un producteur de Saint-Eustache. Le rendement sera moins bon cette année. »

Les Van Velzen ont abandonné les variétés tardives cette année pour semer des variétés hâtives seulement. M. Bélisle songe à faire de même.

Mais ce qui préoccupe les producteurs, c’est la pluie prévue sur le sud de la province. « Les 45 mm de pluie prévue dans les prochains jours n’annoncent pas de bonnes nouvelles », indique M. Van Velzen, qui craint de voir pourrir ses productions. Heureusement depuis, MétéoMédia a revu ses prévisions à la baisse.