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Les producteurs de fraises en serre ont un beau problème. Ils peinent à répondre à la demande des consommateurs. Malgré le fait que le prix d’un contenant d’un litre soit pratiquement le double de celui des fraises d’ailleurs, les clients en achètent et en redemandent. « On n’a aucune misère à les vendre. Il suffit d’y goûter pour constater que la qualité n’est pas comparable », souligne Catherine Côté, de l’entreprise Explora-Fruits située à Baie-Saint-Paul, dans Charlevoix.
Miriam Fredette, propriétaire de Côté Fraises, à La Présentation en Montérégie, mentionne que les fraises qu’elle met en vente seulement trois jours par semaine sont rapidement réservées. « Je reçois beaucoup d’appels parce que c’est difficile d’en avoir », relate-t-elle. Son format le plus populaire est celui de trois litres qui se détaille à 25 $.
Tout comme elle, Philippe Beauregard, copropriétaire du Potager Mont-Rouge de Rougemont en Montérégie, constate que les gens font la file pour s’assurer de mettre la main sur l’un des paniers de fraises en serre quand ils sont offerts. Il a même dû instaurer une limite d’un panier par personne pour satisfaire plus de clients. « Ce sont des fraises qui ont mûri sur le plant. Elles sont rouges au complet et avec toute la saveur », décrit-il pour expliquer l’engouement.
Explora-Fruits et Côté Fraises produisent de 100 à 200 kg de fraises par semaine, entre novembre et juin. Le Potager Mont-Rouge offre ses fruits provenant de serres durant six semaines à compter du mois d’avril. Il s’agit pour Philippe Beauregard d’un plus pour son commerce qui se spécialise dans l’autocueillette de fruits et légumes et l’agrotourisme pendant la saison estivale. Ça lui permet d’ouvrir plus tôt et d’attirer les clients qui achètent également d’autres produits lors de leur visite.
Rentabilité difficile
Pour l’instant, les producteurs interrogés soulignent ne pas encore dégager de profits avec leur production. Lors de la production en hiver, le coût de chauffage et d’éclairage est important. « La rentabilité, ce n’est pas si évident. De mon côté, je peux profiter d’un chauffage à la biomasse déjà présent [son conjoint est producteur avicole] », indique Miriam Fredette. Catherine Côté prévoit à court terme optimiser sa serre en aménageant des cultures multiétagées afin de produire davantage dans le même espace. « Je le vois comme un sideline. Tout est automatisé. Pour l’argent que j’y ai mis, ce n’est pas rentable. Mais c’est une plus-value. Ça apporte de la visibilité », affirme Philippe Beauregard, qui suggère aux agriculteurs de différents milieux la production en serre comme complément à leurs activités.
Les trois producteurs interrogés ont l’intention d’agrandir leurs installations dans les prochaines années. Les subventions offertes par le ministère québécois de l’Agriculture pour l’aménagement des serres les encouragent en ce sens.