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LA PRAIRIE — Regroupés en marge de l’assemblée générale annuelle des membres de l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ), le 8 novembre à La Prairie, les futurs occupants de la nouvelle Place des producteurs se sont entendus sur l’aménagement final du site.
Le brouillard se dissipe donc un peu plus autour du projet de déménagement qui amènera les producteurs du Marché central de Montréal vers des installations fraîchement rénovées, boulevard Pie-IX, dans l’est de l’île. Il n’empêche que des nuages persistent dans l’esprit de certains producteurs.
Guy Séguin, un producteur de framboises et de bleuets, voit d’un mauvais œil la création d’un nouveau pôle pour alimenter les marchés publics et les épiceries du Québec. « On s’éloigne trop des grossistes à mon goût », dit-il, soulignant que d’importants joueurs, notamment Canadawide et Chenail, maintiendront leur emplacement à proximité du Marché central. « On a aussi hâte de savoir combien la location d’un emplacement coûtera », ajoute-t-il.
De son côté, le producteur maraîcher Michel Poissant s’inquiète du trafic routier qui attend les producteurs et leurs clients au nouvel emplacement. Le boulevard Pie-IX fait d’une part l’objet d’une réfection totale qui ne se terminera pas avant 2022, mais ce n’est pas là le seul problème, selon lui. « Ils ont beau dire qu’on aura accès à une voie de contournement, dit-il, reste que l’autoroute métropolitaine, c’est un vrai entonnoir dans ce coin-là le matin. » Le producteur se fait tout de même philosophe et prévoit louer un emplacement dès le printemps prochain. « On était rendus là, ajoute-t-il. Je pense bien que la plupart vont suivre. »
Gérald Fréchette, qui écoulait il y a encore quelques semaines de cela ses citrouilles au Marché central, abonde dans le même sens. « Ce sera une nouvelle expérience », mentionne-t-il simplement, ajoutant toutefois ne pas savoir s’il déménagera. Dans sa nouvelle configuration, la Place des producteurs permettra le stockage des palettes en hauteur sur trois niveaux, ce qui le forcera à acheter du nouvel équipement. « Ça va aussi me prendre un employé de plus », estime-t-il.
L’AQMP rassurante
Questionné par La Terre, le directeur général de l’APMQ, Jocelyn St-Denis, se fait rassurant. « C’est certain que le changement apporte des craintes, concède-t-il. Mais on va faire des efforts pour que la clientèle nous suive. »
M. St-Denis souligne à cet effet que le partenaire de la Place des producteurs, le grossiste Gaétan Bono Fruits et Légumes, élargira son offre « de façon à ce que la nouvelle Place des producteurs soit un one stop ». L’APMQ s’est aussi assurée que les clients pourront emprunter une route normalement réservée aux camions de déneigement pour accéder rapidement à la Place de producteurs pendant les travaux sur Pie-IX.
« Il ne faut pas non plus sous-estimer le pouvoir d’attraction qu’on a pour la clientèle, ajoute M. St-Denis, qui dit avoir bon espoir de pouvoir limiter à 20 % la hausse du coût de location des nouveaux emplacements.
Le 8 novembre, les futurs occupants ont sélectionné le premier des deux plans d’aménagement intérieur qu’on leur avait soumis. La nouvelle Place des producteurs renfermera une fois les travaux terminés un total de 14 chambres, dont certaines seront réfrigérées. Les producteurs feront entrer leurs produits d’un côté de l’édifice et les acheteurs viendront les chercher de l’autre. Les travaux devraient être achevés au cours de l’hiver afin de garantir l’accessibilité des lieux pour le déménagement au plus tard le 31 mars 2020.
5 résolutions adoptées Les membres de l’APMQ ont donné leur aval à cinq résolutions avant la clôture de leur assemblée. Deux des résolutions s’adressent au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Dans un premier temps, les producteurs maraîchers demandent à se soustraire du Règlement de compensation pour l’atteinte aux milieux humides et hydriques. Le regroupement demande également une rencontre urgente avec le ministre du MELCC, Benoit Charrette, pour discuter du Règlement relatif à l’autorisation ministérielle et à la déclaration de conformité en matière environnementale, qui restreint entre autres le prélèvement des eaux. Les producteurs maraîchers ont aussi profité de l’occasion pour demander au gouvernement québécois de créer un programme d’aide à l’investissement pour l’adaptation aux changements climatiques, en plus de réclamer un appui financier pour les assister dans la transition vers des solutions de rechange aux pesticides et dans la réalisation de projets de recherche et de développement. |