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CHERTSEY — Un épicier de Lanaudière se fait une priorité de garnir ses étalages d’aliments locaux. Il indique même aux clients à quelle distance se trouvent les fermes qui les ont cultivés.
Le copropriétaire du Provigo de Chertsey, Bruno Desrochers, a eu une révélation il y a une dizaine d’années lorsqu’un client n’a pas voulu de ses tomates de l’Ontario. « Je me suis alors procuré des tomates locales, sur lesquelles j’ai écrit en gros “du Québec”, et j’en ai vendu trois fois plus. Après, j’ai dit à mes agriculteurs : “Passez le mot à vos voisins que peu importe ce que vous cultivez, j’achète tout!” » se remémore-t-il.
Lors du passage de La Terre, l’épicier s’est empressé de montrer les photos, affichées ici et là dans son commerce, de quelques-uns des 16 agriculteurs qui lui fournissent une trentaine de produits locaux. Il estime que cette pratique est bonne pour les affaires, car des clients disent faire le détour vers son épicerie pour acheter des aliments locaux. « Je suis fier d’encourager les producteurs de mon coin. J’ai développé une bonne relation avec eux. J’ai du fun », affirme Bruno Desrochers.
Il y a par contre des inconvénients. « C’est beaucoup plus long pour moi d’appeler 15 producteurs que de simplement cocher les fournisseurs proposés par la bannière. Et un agriculteur, ça se peut qu’un matin il ne te livre pas ton stock s’il a eu un problème, ou qu’il arrive avec la moitié de la quantité, mais ce n’est pas la fin du monde », juge-t-il.
L’agriculteur Vazouk Poisson, de Sainte-Béatrix dans Lanaudière, salue l’initiative de l’épicier. « Les volumes qu’il m’achète sont intéressants. C’est un gain pour lui et pour moi, car il obtient une fraîcheur incomparable et c’est bon pour l’économie locale », explique le maraîcher biologique. Le producteur de petits fruits Marc Leblanc atteste pour sa part que l’exemple de Bruno Desrochers devrait faire école. « Je connais des épiciers qui ne veulent rien savoir d’acheter local. C’est trop compliqué pour eux autres! Et c’est très dommage », déplore-t-il.
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