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Lentement mais sûrement, les vins du Québec s’imposent dans le réseau de succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ).
À preuve : les ventes de vins québécois ont augmenté de 44 % au cours du printemps 2014, selon le dernier relevé de la société d’État.
Il s’est donc vendu pour 1,2 million de vins rouges, blancs et rosés made in Québec, comparativement à 830 000 $ pour la même période, en 2013.
« C’est à la fois encourageant et stimulant de voir une telle progression de nos ventes en succursale », a commenté, en entrevue à la Terre, le propriétaire du vignoble Rivière du Chêne, Daniel Lalande.
Ce n’est toutefois pas le fruit du hasard, selon lui, si les vins du Québec ont la cote à la SAQ.
« Nos vins sont mieux positionnés, précise le vigneron de Saint-Eustache, dans les Basses-Laurentides. Nous avons accès à un espace tablettes élargi, et les conseillers en succursale ont plus de facilité à en faire la promotion parce qu’ils les connaissent mieux. »
Moins enthousiaste
Un autre producteur, Anthony Carone, dont le vignoble est situé à Lanoraie, dans Lanaudière, est moins enthousiaste. « Ce n’est pas facile de vendre nos vins dans le réseau de succursales, soumet-il. Si la SAQ a le choix entre faire la promotion d’un vin californien et d’un vin québécois, elle va opter pour le vin américain parce que c’est un gros vendeur et que ça lui rapporte beaucoup plus. »
Il ne s’en prend pas à la SAQ, mais il ne peut s’empêcher d’ajouter que « la mission de la société d’État, c’est de faire des profits pour les envoyer au gouvernement ».
Un espace « Origine Québec »
À la SAQ, le porte-parole Renaud Dugas affirme, au contraire, que les vins québécois se vendent mieux et plus rapidement parce qu’ils sont, justement, bien positionnés.
Il rappelle en outre que l’aménagement d’un nouvel espace, spécialement désigné sous l’affichage « Origine Québec », permet désormais aux consommateurs de « découvrir et d’adopter » les vins québécois.
Actuellement, 120 succursales sur 400 ont prévu de tels espaces pour les vins du Québec. « Il y en aura 180 d’ici à la fin de cet automne, prévoit-il. Nous voulons faire de la place aux vins locaux, question de leur donner encore plus de visibilité. »
Pas encore l’Ontario
Il va sans dire, cependant, que les vins d’ici n’ont pas le même rayonnement à la SAQ que ceux produits en Ontario et qui se retrouvent en masse dans les succursales de la Liquor Control Board of Ontario.
« On aimerait en arriver à ce qui se fait en Ontario et on veut leur donner toute la place qui leur revient, aux vins québécois, convient Renaud Dugas. C’est notre priorité. »
Il fait valoir, à ce propos, que le PDG de la SAQ, Alain Brunet, est dans le coup. Ce qui semble rallier Charles-Henri de Coussergues, président de l’Association des vignerons du Québec (AVQ) et l’un des propriétaires du vignoble L’Orpailleur, avec Frank Furtado, Hervé Durand et Pierre Rodrigue.
« Les initiatives mises en place par la SAQ ont des retombées extraordinaires pour l’industrie viticole québécoise! » a-t-il exprimé, la semaine dernière, alors que la Société des alcools saluait la croissance des ventes des vins québécois.
Selon lui, le plan d’action de la société d’État « arrive à point ». Il croit en outre que les « changements apportés vont contribuer à favoriser le développement » de cette industrie relativement jeune.
Charles-Henri de Coussergues dirige une association qui regroupe 65 des 100 vignerons québécois. Plus d’une trentaine de ses membres vendent leurs vins à la SAQ.