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Alors qu’ils s’apprêtent à passer en mode récolte, plusieurs vignerons anticipent une saison dans la moyenne, sauf par endroits, où les précipitations fréquentes des dernières semaines suscitent des inquiétudes.
À Dunham, en Estrie, le vigneron Henry-Alain Drocourt, sous régie biologique, dit qu’il aura un peu moins de raisins que l’an dernier, mais la saison est en avance, ce qui est positif pour le mûrissement des raisins. Il s’inquiète toutefois de l’effet de la pluie, qui a déjà apporté son lot de maladies fongiques. « Les vendanges commencent le 15 septembre. D’ici là, s’il pleut, la pourriture risque d’embarquer, et pour ne pas perdre [de raisins], il faudra peut-être déclencher les récoltes plus tôt, ou enlever la pourriture, à la main », indique le gestionnaire du Domaine Côte d’Ardoise.
À Magog, François Scieur, du Cep d’Argent, souligne aussi la surabondance de pluie. « On a traité plus qu’à l’habitude cette année pour maintenir l’état végétatif du plant, mentionne-t-il. Mais je crois que ce sera pas mal comme saison. »
Charles-Henri de Coussergues, copropriétaire du vignoble de l’Orpailleur, à Dunham, ne s’attend pas à une récolte record, mais à une récolte dans la normale. Le constat est similaire pour une cinquantaine de vignerons qu’il a rencontrés dernièrement. « Quelques-uns ont été attaqués par les maladies fongiques; d’autres ont eu des pertes de vignes sous toile, l’hiver dernier, en raison du froid, mais dans l’ensemble, on s’en sort bien », résume-t-il.
Au Domaine Cartier-Potelle, à Rougemont, en Montérégie, le copropriétaire Jean-Pierre Potelle se disait moins optimiste lors de la visite de La Terre, en août. « C’est une drôle de saison. La température était à broil par moment, ensuite elle baissait. Avec l’humidité, il y a plus de maladies. C’est définitivement une moins bonne année. On devrait avoir 10 à 15 % moins de rendement qu’une année normale. »