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L’entrepreneur Mohamed Hage en faisait rigoler plusieurs il y a 10 ans avec son projet de construction de serres plus écoresponsables situées à proximité des consommateurs. Aujourd’hui, Les Fermes Lufa livrent plus de 12 000 commandes par semaine et emploient près de 150 personnes. Le modèle fonctionne et les ventes doublent chaque année.
En croissance
Après avoir construit en 2011 la toute première serre commerciale sur un toit au monde, Lufa en a érigé une 2e à Laval en 2013 et une 3e l’an dernier à Montréal. L’exploitation doit une grande partie de sa croissance au marché en ligne qu’elle a créé, lequel regroupe les produits de 200 entreprises, dont plusieurs fermes du Québec. Des légumes, du bœuf, des œufs, du miel, des fruits de mer : Les Fermes Lufa vendent et revendent de tout. Le Fonds de solidarité FTQ a décidé de se joindre à ce modèle en investissant 3 M$ dans la construction de la plus récente serre. Même La Coop fédérée a signé une entente en avril 2018 en vue de financer ponctuellement l’expansion des Fermes Lufa.
Répondre aux besoins des clients
En entrevue à La Terre, deux représentants de l’entreprise mentionnent qu’elle se démarque en répondant précisément aux besoins des consommateurs. « Nos équipes commencent à cueillir les légumes à 3 h du matin pour livrer le jour même les produits les plus frais. Et nous sommes très flexibles; les gens peuvent personnaliser leur commande jusqu’à 12 heures avant la livraison. Ils peuvent aussi modifier le point de chute en fonction de leur horaire », explique Laurence Hamelin. Elle ajoute que les préoccupations environnementales de l’entreprise sont également gagnantes. Celles-ci incluent une politique de réduction du gaspillage et se traduisent par le fait que les serres consomment notamment 50 % moins d’eau que ce que l’on voit normalement. L’autre point fort des Fermes Lufa est sans contredit leur marketing. « On offre la livraison à domicile en voiture électrique. C’est très populaire; on est rendus à 10 voitures. On crée aussi des événements de dégustation dans les bureaux de plus de 300 personnes », commente Mme Hamelin. L’entreprise dessert maintenant l’Estrie, la Montérégie, la ville de Québec et veut étendre encore davantage son modèle d’affaires.
Des critiques L’arrivée des Fermes Lufa et leur modèle de mise en marché a contrarié plusieurs petits producteurs de paniers de légumes biologiques. Certains disent avoir perdu des clients. « C’est une compétition féroce! » affirme le producteur de paniers bio Frederic Thériault. Au début, Les Fermes Lufa se plaçaient même tout près de ses points de chute. « Il y avait aussi un “flou artistique” sur l’aspect biologique ou non de leurs produits », relate-t-il. L’agriculteur Nasser Boumenna fait remarquer que Les Fermes Lufa font partie de plusieurs nouveaux compétiteurs qui viennent jouer dans les « plates-bandes » du marché des légumes frais et locaux. « Les compagnies de boîtes à légumes, Lufa, les épiceries… la concurrence vient maintenant de partout. Nous devons être capables de tirer notre épingle du jeu en diversifiant notre mise en marché, notamment », mentionne-t-il. Pour sa part, le maraîcher bio François Handfield se dit inquiet des investissements du Fonds de solidarité FTQ et de La Coop fédérée dans Les Fermes Lufa. « Les moyens de Lufa sont démesurés par rapport aux nôtres. Nous aimerions mieux que les investisseurs donnent l’accès au capital aux petites fermes familiales qui dynamisent réellement le territoire et qui sont vraiment bio », explique-t-il. |
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