Alimentation 23 septembre 2021

Les champignons se taillent une place dans les paniers

Depuis 2020, Les jardins Tomates & Camomille ont introduit les champignons dans leurs paniers de légumes. « C’est une culture qui est hâtive, qu’on peut démarrer de bonne heure au printemps », fait valoir Tom Poirier, copropriétaire de l’entreprise basée à Montbeillard, en périphérie de Rouyn-Noranda. « C’est dur d’avoir des légumes primeurs, les champignons viennent combler un trou. »

Nancy Gélinas, de la Ferme Géli-Jean, approvisionne ses paniers de légumes en priorité et apporte ses surplus au marché public. « Ça part comme des petits pains chauds! » assure-t-elle.

Dans ses serres de Nédélec, au Témiscamingue, les pleurotes cultivés sur des planches côtoient les poivrons, ce qui permet aussi de rentabiliser l’espace. « Trois semaines après l’implantation dans la serre, ça commence à produire. Et je peux étirer la saison jusqu’à la mi-septembre », précise-t-elle.

Essais et erreurs

Tom Poirier dit apprendre d’année en année à apprivoiser cette nouvelle culture.

« L’année prochaine, on va changer notre approche. Jusqu’à date, on faisait ça dans des bacs. Il y a eu des fois où ça retenait trop d’eau et d’autres où ce n’était pas assez. Là, on va le faire directement au sol. On veut jumeler deux variétés pour avoir une production plus égale et tout le temps », explique-t-il.

Nancy Gélinas a eu des insectes nuisibles à partir de la mi-août qui l’ont empêchée de vendre ses champignons. « L’année prochaine, le défi va être d’introduire un prédateur pour contrôler ces insectes dès le stade de larve », précise-t-elle.

La productrice profite par ailleurs du service d’accompagnement que Champignonerie Abitibi, de Macamic, en Abitibi-Ouest, offre aux producteurs maraîchers qui veulent tenter l’aventure des champignons. « Présentement, il n’y a pas énormément de personnes qui en cultivent et en vendent. Nous, on ne fait pas juste les cultiver, on fait aussi nos propres grains, on entretient nos mycéliums et tout », fait valoir la copropriétaire Julie Gauthier. Avec son associé, David Girard, elle cultive les champignons toute l’année durant, ce qui lui permet aussi de tirer profit de la transformation des champignons en sauces, épices et autres poudres de champignons séchés. « Parce que sinon, la part de marché du champignon frais n’est pas encore très développée ici, en région. Les gens sont habitués surtout aux portobellos et aux champignons de Paris. Donc, c’est aussi d’enseigner aux gens que ce n’est pas pareil, ce sont des champignons plus goûteux, plus délicats, qui valent plus cher parce qu’il y a plus de travail derrière et tout », plaide-t-elle. 

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Émilie Parent-Bouchard, collaboration spéciale