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Bien que l’objectif consiste à mettre la main sur des parts de marché des sirops de table, le Sirup pourrait également gruger des ventes aux producteurs de sirop d’érable, reconnaît Pierre-Marc Doyon, directeur général du Groupe DJF.
Paradoxalement, les inventeurs du Sirup, deux entrepreneurs beaucerons, Ken Drouin et Karl Couture, voulaient s’acheter une érablière avant de décider de créer leur propre sirop de table. Ils ont fait appel au Centre de développement bioalimentaire du Québec, à La Pocatière, pour peaufiner leur recette. Après plusieurs essais, la meilleure technique a été d’utiliser 10 % de sirop d’érable pur, qu’ils prennent foncé et sans défaut de saveur, ce qui rehausse la saveur d’érable dans le produit.
En fait, Pierre-Marc Doyon croit que le Sirup représente une occasion d’affaires pour les acériculteurs plutôt qu’une menace, car il indique que si son équipe atteint l’objectif de vendre 14 millions de kilos de Sirup d’ici cinq ans, cela se traduira par des achats de 1,4 million de kilos de sirop d’érable pur.
Craintes de confusion
Appelés à commenter la venue de ce nouveau sirop de table québécois, les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) répondent succinctement qu’ils investissent des sommes considérables annuellement afin de réduire la confusion entre le sirop d’érable pur à 100 % et les sirops de table sur les tablettes. « Au-delà de la confusion sur l’étiquetage, on sait que le goût du vrai sirop d’érable, ça ne s’imite pas avec des sirops de table », dit l’organisation.
Ventes marginales
Un sirop de table comprenant une petite proportion de sirop d’érable pur est commercialisé depuis plus d’une dizaine d’années par Les Industries Bernard et Fils, de Saint-Victor, en Chaudière-Appalaches. Une version biologique est même disponible, mais les ventes totales du sirop de table Bernard demeurent marginales, indique Martin Bernard, vice-président exécutif. Ce dernier ne s’en attriste pas, précisant que l’entreprise met peu d’effort sur la commercialisation de son sirop de table, se concentrant majoritairement sur le sirop d’érable pur. La grande différence de prix et de goût entre les sirops de table d’entrée de gamme et le sirop d’érable pur incite les épiciers à faire une place à un produit entre les deux, explique-t-il.