Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La consommation de produits laitiers favorise-t-elle le cancer du sein?
C’est ce que soutiennent un certain nombre d’articles qui circulent impunément sur Internet. Des scientifiques s’inscrivent en faux contre ces allégations.
L’un de ces articles alarmistes (eco-ecolo.com – Portail de l’Écologie, le Bien-être et la Médecine Alternative [sic]) soutient que « les études épidémiologiques montrent une corrélation positive entre la consommation de produits laitiers et le cancer du sein depuis une vingtaine d’années. Les chercheurs commencent à trouver une augmentation du risque de cancer du sein et de la prostate chez les personnes qui consomment du lait ». Des dizaines de milliers d’internautes l’ont vu.
Qu’en disent les scientifiques?
La plus récente méta-analyse du sujet (Dairy consumption and risk of breast cancer : a meta-analysis of prospective cohort studies), publiée en 2011 dans Breast Cancer Research and Treatment et disponible sur le Web, conclut que la consommation de produits laitiers est au contraire associée à un risque plus faible de cancer du sein. Et qu’il n’y a pas d’association (positive ou négative) avec ce type de cancer dans le cas du lait, mais plutôt une tendance à la protection. Une méta-analyse est une démarche statistique combinant les résultats d’une série d’études indépendantes sur un problème donné. Cette approche conduit à une analyse plus précise des données par l’augmentation du nombre de cas étudiés et permet de tirer une conclusion globale. La méta-analyse mentionnée est basée sur plus d’un million de participants.
La nutritionniste Amélie Charest va dans le même sens dans un article fouillé rédigé pour l’Association pour les ingrédients santé en alimentation (AISA) et les Producteurs laitiers du Canada. Les rapports du Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer ainsi que de l’American Institute for Cancer Research (2007) considèrent que les études réalisées jusqu’à présent à ce sujet sont limitées et non concluantes quant à l’effet de la consommation de produits laitiers et de tout autre aliment d’origine animale sur le cancer du sein tant pour les femmes ménopausées que non ménopausées (AICR, 2007), signale Mme Charest.
En général, la prise de lait n’est pas associée à une augmentation ni à une diminution du risque de cancer du sein, ajoute-t-elle. L’étude European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC) n’a pas observé d’association significative entre la consommation de lait entier ou écrémé et le risque de cancer du sein (2009).
Enfin, malgré les nombreuses études ayant tenté de déterminer l’effet réel des produits laitiers sur le risque du cancer du sein, une ambiguïté subsiste toujours. L’ensemble des revues de littérature et des méta-analyses réalisées sur le sujet semblent démontrer que les produits laitiers ne seraient pas associés au risque de cancer du sein. En ce qui concerne la consommation de fromage, et de lait plus particulièrement, le bilan des études ne semble pas suggérer d’association avec le cancer du sein compte tenu de l’absence, de façon générale, de résultats significatifs. Dans le cas du yogourt, une consommation élevée n’engendrerait pas de modification du risque du cancer du sein, sinon une légère diminution. Plus de détails disponibles à l’adresse suivante : www.savoirlaitier.ca/donnees-scientifiques/cancer/produits-laitiers-et-cancer-du-sein.