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L’avenir de l’abattoir, qui a cessé ses activités le 28 mai, est toujours possible, mais incertain.
« Rien ne garantit que l’abattoir Levinoff-Colbex va être relancé, à moins que des partenaires aux poches très profondes se manifestent », a déclaré à la Terre le président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec, Claude Viel, en entrevue le 29 mai. La Fédération est l’actionnaire de l’entreprise. « Nous aurons dans quelques semaines ou quelques mois une très bonne idée quant à la capacité pour Levinoff-Colbex de reprendre ses activités. Notre objectif premier demeure de relancer l’abattoir, mais pas à n’importe quel prix, et en autant qu’il soit rentable », a-t-il ajouté.
Selon M. Viel, « c’est la pression hors du commun sur les prix exercée par les gros abattoirs nord-américains » qui aurait obligé l’abattoir Levinoff-Colbex à mettre la clé dans la porte pour une période indéterminée. « Aucun créancier n’a retiré sa mise de fonds, a précisé M. Viel. Levinoff-Colbex subissait des pertes à chaque animal acheté. Le conseil d’administration a donc décidé d’arrêter de creuser le trou. »
Pour l’heure, les producteurs reçoivent entre 1100 $ et 1300 $ pour leurs vaches de réforme comparativement à environ 800 $ habituellement. C’est un gain intéressant pour eux à court terme. Le président Viel a toutefois expliqué que les gros abattoirs peuvent se permettre de hausser les prix sur quelques milliers de vaches pendant un certain temps afin d’éliminer des concurrents et d’avoir ensuite la voie libre. Ils peuvent ensuite payer le prix qu’ils veulent aux producteurs.
Le système de mise en marché fonctionne et les producteurs n’ont qu’à continuer à envoyer leurs bovins de réforme dans les maisons d’encan, a souligné M. Viel. « La Fédération travaille avec les encans, qui ont leur réseau d’acheteurs, afin que les producteurs obtiennent le meilleur prix possible et que leurs vaches soient livrées dans de bonnes conditions », a-t-il dit.
Retour?
Un retour sur le marché est-il possible après un retrait de plusieurs semaines? « C’est sûr qu’il y a des risques après une fermeture, a admis M. Viel. Pour l’heure, le gouvernement du Québec estime que nous avons pris une bonne décision et la banque semble vouloir nous laisser le temps de regarder les options possibles. »
De plus, « si le prix plante après un certain temps et si les éleveurs sentent que l’abattoir est utile, ils vont demander de le relancer. Et le trou sera alors moins important à combler ».
Selon l’attachée de presse du ministre de l’Agriculture Pierre Corbeil, « Le gouvernement du Québec et le ministre Corbeil sont toujours là pour les producteurs et ils les accompagnent dans leurs démarches pour trouver une solution viable et solide, à long terme ».