Le lait à l’érable mis en marché par Agropur la semaine dernière suscite beaucoup de questions chez les consommateurs et chez les producteurs acéricoles.

Ainsi, des lecteurs de La Terre de chez nous aimeraient connaître la véritable teneur de produits de l’érable intégrée dans un contenant d’un litre vu que l’arôme naturel d’érable vient même après le sucre dans la liste des ingrédients.

À l’opposé, d’autres se demandent s’il y a vraiment une pleine cuillerée de sirop d’érable dans chaque litre comme le laisse supposer l’emballage.

Les producteurs acéricoles réservent par ailleurs un accueil mitigé à ce nouveau produit.

« Il faut saluer l’idée de Natrel de développer un produit qui fait appel à des produits de l’érable, a signalé le directeur général de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, Simon Trépanier, le 27 février dernier.

Mais nous sommes incapables de nous positionner clairement, car nous ignorons jusqu’à quel point ce lait à l’érable va contribuer à mousser les ventes de sirop d’érable.

Rien n’indique en effet combien de millilitres de sirop sont requis pour aromatiser le lait.

Est-ce que ce produit va aider l’industrie acéricole à se développer?

S’agit-il plutôt d’une usurpation du mot “érable”, compte tenu des quantités infinitésimales de sirop qui semblent en jeu? »

Autant d’interrogations et de points soulevés par le directeur général.

Dans ce contexte, ce dernier a dit douter sérieusement du fait que les consommateurs bénéficient de tous les avantages pour la santé rattachés à la présence des antioxydants et des polyphénols contenus dans le sirop d’érable.

« Nous espérons que la polémique créée par ce produit va servir à ouvrir le débat sur l’utilisation et sur la protection du mot “érable” dans l’étiquetage des produits », a-t-il fait valoir.

Chez Agropur, on maintient que l’appellation « lait à l’érable » est pleinement justifiée, car l’essence naturelle d’érable ajoutée au lait est fabriquée à partir de vrai sirop d’érable. Par ailleurs, la Terre n’a pu obtenir de réponse quant aux quantités de sirop en jeu ni auprès de la coopérative Citadelle ni auprès d’Agropur.

« Nous ne pouvons pas donner d’informations sur les achats de nos clients, ce sont des données confidentielles », a déclaré le secrétaire général de Citadelle, Jean-Marie Chouinard. Directeur des communications chez Agropur, Marc Labelle a dit ignorer la quantité de sirop d’érable effectivement utilisée pour fabriquer l’arôme naturel d’érable.

Et il était convaincu que le fabricant, Kerry Foods, ne révélerait pas sa recette.