Alimentation 14 octobre 2018

L’ail québécois : où le trouver ?

Éclipsé dans les supermarchés par un ail moins coûteux provenant de Chine, l’ail québécois prend toutefois de plus en plus de place dans nos cuisines. Certains consommateurs friands de son goût unique ne veulent plus s’en passer et font un détour au marché, dans une boutique spécialisée ou chez le producteur pour en trouver.

Même si elle est en nette progression, la production d’ail québécois occupe une infime part du marché. Il y avait en 2003 une trentaine d’hectares d’ail cultivés sur le territoire du Québec. Quinze ans plus tard, on en compte maintenant près de 200 hectares, dont le tiers en culture certifiée biologique. Cette progression est en grande partie le fruit des efforts des quelque 140 entreprises faisant partie de l’Association des producteurs Ail Québec. 

Comme l’ail québécois se conserve beaucoup plus longtemps et que sa qualité gustative est supérieure, il devient difficile de lui préférer un ail produit industriellement ailleurs dans le monde. La culture de l’ail au Québec étant relativement récente, l’amélioration de la productivité et l’abaissement des coûts se feront avec le temps. Pour ces raisons, l’ail du Québec est principalement vendu dans les marchés publics, dans certaines boutiques spécialisées et chez les producteurs eux-mêmes, à un coût plus élevé que l’ail chinois. 

Les producteurs d’ail québécois éprouvent une certaine difficulté à offrir un produit à prix compétitif, notamment parce que les variétés cultivées au Québec contiennent en général un peu moins de caïeux (gousses) que certains cultivars utilisés ailleurs dans le monde. De plus, la majorité des producteurs d’ail ont accès à peu de machinerie et font presque tout manuellement, ce qui a une incidence sur le prix de revient. Plusieurs efforts sont faits pour abaisser les coûts de production.

La culture en milieu urbain

Vous serez sans doute agréablement surpris d’apprendre que la plupart des variétés d’ail à tige dure peuvent être facilement cultivées en plein cœur de la ville, même si on ne possède pas de terrain pour le faire. Toutefois, en milieu urbain, il faut bien souvent s’astreindre à cultiver l’ail en bac ou en pot. Le défi est donc d’arriver à faire en sorte que l’ail cultivé hors du sol survive à l’hiver.

Ainsi, il est fortement recommandé de cultiver l’ail dans un contenant en textile – plusieurs marques sont offertes sur le marché, dont le fameux Smart Pot. Ce genre de pot fait de géotextile épais assure une meilleure isolation durant l’hiver et offre un excellent drainage, ce qui permet au terreau de cristalliser plutôt que de geler en bloc.

Pour augmenter les chances de survie de l’ail en pot, plutôt que de le laisser sur la terrasse ou le balcon, on peut le déplacer et le déposer directement sur le sol vers la fin de l’automne. On peut le couvrir avec des feuilles mortes afin de mieux le protéger par temps froid en l’absence de neige. Il est également possible de couvrir de neige le contenant dès la première bordée tombée.

De plus, il faut planter l’ail dans un terreau riche et bien drainé, composé de compost, de tourbe de sphaigne et de perlite, et s’assurer qu’il soit exposé à un minimum de six heures d’ensoleillement, afin qu’il fournisse de bonnes récoltes l’année suivante.

Albert Mondor, horticulteur et biologiste