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Petit, goûteux et… local! L’ail québécois, longtemps méconnu, commence à se faire une place remarquée dans les cuisines d’ici. Ce phénomène semble même s’enraciner solidement depuis plusieurs années.
Le Festival de l’ail de Sainte-Anne-de-Bellevue, organisé à la fin août dans l’ouest de l’île de Montréal, illustre l’engouement des Québécois pour cette perle blanche produite chez nous. Plus de 6 000 visiteurs sont venus à la rencontre des agriculteurs au cours de cette journée.
Tous les ans, les organisateurs constatent une augmentation de l’achalandage. « Il y a 13 ans, c’était quelque chose qui attirait seulement les producteurs, mais c’est devenu prisé, observe la coordonnatrice Lise-Anne Briaud. Ce qui est incroyable, ce sont les connaissances des acheteurs. Ce n’est pas un petit marché touristique, mais bien un marché de connaisseurs et de passionnés. »
Les ateliers organisés pour apprendre à produire le plus beau bulbe ou pour réaliser des tresses d’ail ont été particulièrement courus par une clientèle urbaine. « Tous les ateliers étaient complets », affirme Mme Briaud. L’événement qui a eu lieu sur une seule journée cette année, le 24 août, pourrait s’étirer sur deux jours l’an prochain.
Ce succès n’étonne pas Sébastien Grandmont, président de l’association Ail Québec créée en 2013. « Les gens reviennent à un achat plus local pour leur alimentation. Ils veulent comprendre d’où vient ce qu’ils mangent. Et l’ail du Québec se conserve mieux. Il est plus frais que l’ail chinois importé, dont le processus de germination a souvent débuté lorsqu’il arrive en magasin. »
Fin de la récolte
La récolte de 2019 vient de s’achever et l’ail du Québec sera mis en vente dans les prochaines semaines. « En 2018, il représentait 15 % de la consommation totale. Malgré un manque d’eau et des calibres plus petits cette année, la qualité devrait être là, pour des volumes équivalents à ceux de l’an passé », déclare la secrétaire d’Ail Québec, Anouk Préfontaine. Cette dernière précise que la demande est forte et qu’il y a encore de la place pour de nouveaux producteurs qui voudraient se lancer.
Une culture en devenir Au Québec, l’ail est une culture en plein développement et il est difficile d’en évaluer la production réelle. « Il y a de nombreux producteurs artisanaux qui ne sont pas membres de notre association parce qu’ils produisent en trop petite quantité », explique le président d’Ail Québec, Sébastien Grandmont. Sa conjointe Marie-Pierre Dubeau, qui cultive avec lui une trentaine d’acres à Martinville en Estrie, décrit leur réalité : « C’est une culture aux multiples défis qui prend du temps et de la main-d’œuvre. C’est au producteur de s’occuper de la mise en marché et d’imaginer les débouchés. Mais c’est passionnant parce qu’on sent bien l’engouement des restaurateurs et des consommateurs. » L’agricultrice est d’ailleurs spécialisée dans la fleur d’ail. Elle rêverait que chaque famille québécoise en possède un pot dans son frigo. « C’est peu connu et c’est pourtant un assaisonnement fabuleux! Il y a encore un grand travail d’éducation à faire », estime-t-elle. |
Agathe Beaudoin, collaboration spéciale.