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La 3e édition du Baromètre de la confiance des consommateurs québécois à l’égard des aliments révèle une perte d’appétit pour les aliments locaux.
L’étude publiée le 8 juin par le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), indique que seulement 33 % des Québécois sondés affirment mettre « beaucoup ou énormément » de priorité à acheter des aliments du Québec. Cette statistique est en diminution considérant que 43 % des Québécois vouaient une telle importance aux aliments locaux lors de la même étude en 2019.
« Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que le transfert a été fait vers les gens qui maintenant n’achètent peu ou pas du tout de produits locaux », résume Ingrid Peignier, coauteure de l’étude.
Sans surprise, l’étude actuelle, réalisée en sondant 1 004 Québécois en février dernier, souligne que 80 % des gens ont déclaré « être plutôt ou très » préoccupés par le prix des aliments, ce qui en fait leur principale préoccupation parmi les 38 enjeux à l’étude. L’inflation des prix explique donc en partie, selon Mme Peignier, cette baisse d’intérêt pour les produits locaux. Comme autre facteur à considérer, elle ajoute, en entrevue avec La Terre, que les consommateurs sondés ont démontré plus de confiance qu’avant envers les aliments importés.
Baisse de confiance
Si les entreprises bioalimentaires continuent de bénéficier d’une confiance relativement élevée, « les consommateurs adoptent cette année une attitude plus critique envers le secteur bioalimentaire par rapport à l’édition précédente », constatent les auteures.
Selon les répondants, 80 % d’entre eux croient que l’augmentation des marges de profit des détaillants explique « moyennement ou beaucoup » la hausse des prix des aliments et 72 % croient que l’augmentation des marges de profit des producteurs agricoles « explique moyennement ou beaucoup » la hausse des prix.
Toutefois, les niveaux de confiance des consommateurs ont diminué surtout relativement aux pratiques des entreprises et des informations qu’elles communiquent. Le rapport précise que la confiance des gens est la plus faible en ce qui concerne la mise en place des pratiques liées à la protection de l’environnement et au bien-être animal. En 2023, seulement 53 % des répondants considèrent que les entreprises agricoles améliorent « plutôt ou tout à fait » leurs pratiques pour protéger l’environnement.
Mais, paradoxalement, le Baromètre ne manque pas de souligner que seulement 26 % des répondants privilégient « souvent ou très souvent » l’achat de produits respectueux de l’environnement en 2023. Une statistique qui était à 32 % en 2021. Idem pour le bien-être animal : seulement 29 % des répondants y accordent « souvent ou très souvent » la priorité dans leur choix de produits.
Concernant l’étiquetage alimentaire et les certifications, la confiance des consommateurs pourrait être meilleure, tout comme leurs connaissances, dit l’étude. En effet, moins de 40 % des répondants estiment dignes de confiance les mentions « sans hormone », « sans OGM », « sans antibiotique », « sans pesticide » et même la certification « biologique ».
Un lien à améliorer
Ingrid Peignier insiste pour dire que les entreprises bioalimentaires et agricoles devront encore mieux expliquer leurs pratiques. « Il y a un lien très clair et évident : plus le niveau de connaissance des consommateurs augmente [envers les pratiques], plus leur confiance globale augmente », indique celle qui est spécialisée dans l’évaluation, la gestion et la communication des risques dans différents domaines, dont l’alimentation.
En bref
- 27 % des Québécois déclarent ne pas avoir assez d’argent pour acheter suffisamment de nourriture (contre 21 % en 2021).
- 15 % sont prêts à payer plus cher pour certains aliments (contre 23 % en 2021).
- 29 % des Québécois disent acheter moins de viande.
- 24 % des Québécois utilisent l’épicerie en ligne.
Source : Baromètre de la confiance des consommateurs québécois à l’égard des aliments