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Le G20 pourrait intervenir pour limiter la hausse des prix des produits agricoles.
La flambée des grains et des denrées alimentaires sur les marchés financiers fait des remous jusqu’à la scène politique. Alors que le spectre d’une nouvelle crise alimentaire se profile, le G20 souhaite intervenir pour limiter la volatilité des denrées.
C’est du moins ce que souhaite la France, qui présidera bientôt l’organisation économique représentant les deux tiers de la population et du commerce mondial. La France se dit préoccupée par un problème qu’elle juge être plus de nature politique qu’agricole. « 2011 doit être l’année des décisions concrètes au niveau du G20 pour encadrer la spéculation », a déclaré le ministre français de l’Agriculture, Bruno Le Maire, selon Radio-Canada.
La branche de l’ONU s’occupant des questions de l’alimentation et de l’agriculture a lancé la semaine dernière un signal d’alarme. L’indice retraçant le prix des denrées de base a dépassé les sommets atteints pendant la crise alimentaire de 2008. Plusieurs pays sont menacés de vivre un nouvel épisode de crise, dont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Le Mozambique, l’Afghanistan et la Mongolie sont aussi fragilisés.
Les catastrophes naturelles ont mis à mal les récoltes de blé dans plusieurs pays au cours de 2010. Les conditions météo pour la présente année causent aussi de l’inquiétude quant aux récoltes à venir, ce qui a donné du souffle à la spéculation des prix des grains sur les marchés boursiers.
Interrogé par le journal français Les Échos, le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, Olivier de Schutter, croit que « nous vivons aujourd’hui le début d’une crise alimentaire similaire à celle vécue il y a trois ans ». Selon M. Schutter, le responsable de cette crise est la spéculation sur les marchés dérivés qui s’est considérablement libéralisé dans les années 2005-2006. Il propose que des pays montent des réserves nationales pour se prémunir contre la spéculation. Les États-Unis songent aussi à des solutions, telles que limiter le nombre de positions à terme qu’un investisseur institutionnel peut détenir sur une seule matière première.