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Bien que l’expérience de chaque serre soit unique en matière de géothermie, la plupart des serristes interviewés par la Terre s’entendent pour dire que l’installation des équipements a été extrêmement coûteuse et mal orchestrée.
Malgré la présence de connaisseurs à l’interne, les serres de l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe (ITA) n’ont pas été épargnées. Chargé de la construction, Jean-Marc Boudreau, un ingénieur spécialiste des serres, était lui-même sur le chantier pendant les travaux de forage, ce qui n’a pas empêché les erreurs de se produire. « On a eu des problèmes de sol lors du creusage et on s’est fait répondre que ce n’était pas de la faute de la compagnie, explique-t-il. On a un système géothermique à l’ITA, mais il n’est pas pleinement fonctionnel depuis quatre ans parce que, justement, il y a eu des erreurs majeures dans les installations. »
Compagnies sérieuses
« On a de la misère à avoir des compagnies sérieuses là-dedans », constate aussi M. Boudreau. D’autant plus que le service après-vente laisse souvent à désirer. L’entreprise de Chicoutimi avec laquelle faisait affaire un autre serriste de Saint-Rémi, Claude Riel, a fait faillite. D’autres nient leur responsabilité quand il est question de bris ou de fuites dans le circuit de tuyaux enfouis.
Les projets qui ont été réalisés dans les serres d’ici « n’ont pas été faits de la bonne façon », explique le vice-président au Québec de l’Association canadienne des entreprises de services énergétiques, Jean-Pierre Finet. Les compagnies spécialisées dans la géothermie sont « [pleines] de bonne volonté, mais [ont] plus d’expérience dans le secteur résidentiel, ajoute-t-il. Dans les serres, ça requiert un autre niveau d’ingénierie. »
Pourtant, lorsque la Terre a sondé l’industrie des services énergétiques pour savoir s’il existait des compagnies de géothermie spécialisées dans l’installation en serre, elle s’est fait répondre qu’une serre est « un projet comme un autre ».
Pas de recherche
Puisqu’il n’y a pas de groupes de recherche dédiés à la production en serre, c’est par essais-erreurs chez chacun des producteurs que l’on tente de parvenir à des résultats concrets, explique M. Boudreau. Le problème, c’est qu’il existe de nombreux systèmes géothermiques sur le marché et que chaque production comporte ses particularités. Lorsque l’on essaie de raccorder deux systèmes dont les opérations sont complexes, il y a des risques d’erreurs, tant en ce qui concerne le design qu’en ce qui a trait au contrôle de l’ensemble, renchérit Vasile Minea, chercheur au Laboratoire des technologies de l’énergie d’Hydro-Québec.
« Je pense que c’est un sujet de recherche à développer. Rien n’a été fait ni au Québec ni ailleurs dans le monde pour trouver des solutions qui conviennent à chaque type de plante cultivée, indique M. Vasile. En théorie, l’idée reste toutefois bonne pour Jean-Marc Boudreau. « Moi, j’y crois, mais on n’a jamais réussi à adapter la géothermie aux serres de façon efficace. »
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