Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
François Roberge, propriétaire des boutiques La vie en rose, a hésité longtemps avant d’accepter la présidence d’honneur du premier Symposium international de l’érable les 20 et 21 novembre à Québec. On le devine, l’emploi du temps du propriétaire d’une chaîne de magasins établie dans 18 pays est passablement chargé.
La veille de l’entrevue, il se trouvait d’ailleurs à Dubaï et se préparait à se rendre en Chine. Le gentleman-farmer a finalement accepté de relever le défi avec l’idée bien arrêtée d’afficher le dynamisme du milieu acéricole.
Propriétaire d’une érablière depuis 2007, François Roberge est convaincu du caractère exceptionnel du sirop d’érable. Il a ouvert des bureaux en Inde, en Chine et à Dubaï, et a suffisamment de flair et d’expérience pour reconnaître le fort potentiel de ce produit unique au Québec. Le propriétaire de La vie en rose ne met pas des lunettes roses pour autant. Il se rappelle trop bien la déconfiture de l’industrie textile au pays à la suite de l’élimination graduelle des quotas d’importation par le Canada à partir de 1995. « On a mangé toute une volée », se souvient-il, notant que les trois quarts de l’industrie textile ont depuis disparu. Celui qui compare le commerce à « un sport extrême » sait trop bien qu’il vaut mieux prendre les devants.
Au moment de l’interview, soit à quelques heures de la conclusion du Partenariat transpacifique, il avait effectué le constat que les producteurs agricoles se trouvent aujourd’hui à une « intersection ». Il aimerait les prévenir qu’ils ont tout intérêt à ne pas se fier uniquement aux gouvernements pour assurer leur avenir en protégeant les frontières.
« Le sirop d’érable est un produit très exportable et le Québec en est le leader mondial, mentionne-til. L’érable rejoint beaucoup de monde et c’est une fierté. Je veux vraiment l’amener à un autre niveau parce que si tu restes statique, tu meurs. »
« Quand je vais en Chine, ajoute-t-il, je trouve souvent un amalgame de sirops de catégories A, B et C. On devrait mettre davantage le produit en valeur et travailler à le rendre exceptionnel. En Chine, ils ont la dent sucrée et au Moyen-Orient, il n’y a pas d’alcool. Ils se jettent sur le sucre! »
François Roberge traîne toujours du sirop d’érable dans ses valises. Il imagine facilement les files de clients s’allonger devant les comptoirs pour s’arracher le gelato à l’érable et les autres produits de l’érable. La vie en rose, qui célèbre son 30e anniversaire, compte 320 magasins à travers le monde et emploie 2 600 personnes.