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Un jeune agriculteur de Rivière-du-Loup a déjà dépassé ses objectifs de vente pour son lait fermier : plus de 2000 bouteilles sont écoulées chaque semaine. Ce lait entier et non homogénéisé provient de son troupeau composé de 36 vaches en lactation.
« On est content, les clients l’aiment et les commentaires sont bons. Les gens de plus de 45 ans nous disent qu’ils peuvent enfin boire du vrai lait comme dans leur jeunesse, avec la crème sur le dessus! D’autres apprécient le fait que le lait est non transformé (seulement pasteurisé) », détaille Jean-Mathieu D’Amour, qui a pris la relève de la ferme de son grand-père.
« Faut avoir la tête dure »
Le développement de ce nouveau produit, nommé lait Óra, ne s’est pas fait en claquant des doigts. Jean-Mathieu D’Amour s’est buté aux nombreux règlements qui encadrent la vente du lait aux consommateurs. Ensuite, il a fait face à la réticence des détaillants. « Faut avoir la tête dure en maudit pour réussir avec un projet de même! On a travaillé dessus pendant 3 ans. Et encore aujourd’hui, il faut mettre beaucoup de temps et d’énergie pour la mise en marché », exprime l’agriculteur de 28 ans.
Les ventes actuelles ne semblent pas un feu de paille pour autant, affirme le principal intéressé. « Lait entier, c’est santé. On voit qu’il y a une tendance vers ça. Quand les gens l’achètent une première fois, ils répètent ensuite leurs achats. On le voit avec nos ventes à la ferme, mais aussi par les ventes en épicerie qui ne diminuent pas », détaille-t-il, ajoutant que les dégustations en magasin permettent d’augmenter les ventes de 30 à 100 % en épicerie.
Bientôt les grands centres
De quelques points de vente au début, la distribution s’effectue maintenant dans une trentaine d’épiceries du Bas-Saint-Laurent. Des pourparlers sont entamés pour vendre les pintes de lait Óra à Québec dès cet hiver et, éventuellement, à Montréal.
Des essais sont également en cours afin d’offrir une gamme de 5 à 6 produits laitiers d’ici quelques mois. Dans 2 ans, M. D’amour espère multiplier par 5 ses volumes vendus, ce qui lui permettrait de transformer 100 % du lait produit par sa ferme.
Réussir en s’entourant de professionnels Un agriculteur ne peut tout faire seul, précise Jean-Mathieu D’Amour. Ce dernier a confié le développement de l’image de ses produits laitiers à une firme de communication de sa région, qui lui a proposé le nom Óra, qui signifie « moment » en grec ancien. La pasteurisation du lait de table, obligatoire au Québec, représentait un autre défi. Le producteur s’est alors tourné vers le Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ) à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. L’organisme lui loue les équipements et les techniciens nécessaires à la pasteurisation de son lait. « Le CDBQ a une expertise que je n’ai pas. Il a élaboré mon processus de pasteurisation, m’a aidé à trouver un fournisseur de bouteilles et me loue leur usine. Il m’accompagne dans la transformation et plus je deviens autonome, plus il me donne de la corde », détaille M. D’amour qui effectue lui-même l’embouteillage du lait chaque semaine avec 4 personnes. Éventuellement, cette opération sera mécanisée. L’agriculteur songe à construire sa propre usine selon les plans déjà réalisés par le CDBQ. |