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Publier des conseils et des recettes sur son blogue ou sur le site Internet de son entreprise est devenu commun en 2019. Toutefois, certains producteurs choisissent de s’investir dans la création d’un livre de recettes en papier. Pour quelles raisons le font-ils et quelles sont les retombées de l’aventure ?
Les livres de recettes peuvent être attirants pour plusieurs raisons. Si les publications numériques sont éphémères, les livres en papier s’inscrivent dans la réalité matérielle et traversent mieux le temps. En outre, les Québécois les affectionnent particulièrement. « Il y a toujours des livres de recettes qui caracolent au sommet des palmarès. Par contre, ceux qui réussissent le mieux sont souvent portés par des figures déjà connues du public », explique Judith Landry, des Éditions de l’Homme, maison qui a publié Famille futée 4, le livre le plus vendu cette année, toutes catégories confondues.
À Sainte-Élisabeth, dans Lanaudière, Pascale Coutu et Pierre Tremblay, de La Courgerie, ont huit livres de recettes à leur actif, dont deux à paraître au printemps. En rendant ces ouvrages accessibles au grand public, ils ont avant tout pour objectif de populariser leurs produits.
« Le but, ça reste de vendre des courges. Pour faire rayonner nos produits, on travaille de plusieurs façons avec les blogueurs et les passionnés de cuisine. Le livre de recettes est un élément de cette stratégie de communication multidimensionnelle », dit Pascale Coutu.
L’aspect éducatif du livre, qui permet de faire connaître des produits méconnus et leur utilisation, est souvent évoqué par les agriculteurs, dont Claudie Gagné, qui récolte et met en valeur les plantes maritimes du Bas-Saint-Laurent. « Avec Recettes et propos salés, je souhaitais répondre aux questions que les gens me posent. C’était une façon authentique de livrer mon savoir-faire tout en faisant de l’éducation », relate-t-elle.
Même chose pour Sébastien Lesage, du Canard goulu à Saint-Apollinaire, en Chaudière-Appalaches. « Nous voulions publier un livre sur le canard et le foie gras, une première au Québec, et raconter notre histoire de pionniers dans ce domaine, mentionne-t-il. C’était également l’occasion de démontrer que cette viande ne se mange pas seulement à Noël et qu’elle s’apprête bien en tout temps. »
Hommage et publicité
Pour les sœurs Virginie et Marie-Pier Gosselin, qui ont publié un livre sur la ferme de leurs parents, Au gré des champs, les motivations étaient nombreuses. « On avait envie de créer un bel objet intemporel », raconte Virginie, qui œuvrait déjà dans le domaine de la photographe culinaire. « C’était une façon de rendre hommage à nos parents et à l’exploitation qu’ils dirigent, mais aussi de faire connaître aux gens tout le travail qui se fait dans l’ombre », dit Marie-Pier.
Puisque des chefs de renom utilisaient déjà les fromages d’Au gré des champs dans leurs recettes, c’était l’occasion de les approcher pour les inciter à participer à la réalisation du livre.
Toute l’effervescence qui accompagne la sortie d’un ouvrage fait partie des retombées positives de l’aventure.
« La campagne de promotion du livre a permis de faire connaître la ferme, et après, ç’a continué quand il a remporté des prix, dont un à New York pour la photographie, puis celui du meilleur livre sur le fromage en Chine », raconte Marie-Pier Gosselin.
Même chose pour le livre Le Canard goulu, qui s’est vu remettre une médaille d’or des Taste Canada Awards. « Ç’a contribué à la croissance de
nos ventes dans nos boutiques et dans les épiceries et les boucheries », assure Sébastien Lesage.
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