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DRUMMONDVILLE — C’est blanc, ça goûte le lait, c’est bien du lait… mais c’est fabriqué sans les vaches.
Maurice Doyon, agroéconomiste et professeur à l’Université Laval, a profité du 11e Rendez-vous laitier de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière, tenu le 29 mars dernier à Drummondville, pour dévoiler ce nouveau produit. Il a invité les producteurs laitiers à être proactifs à l’égard des tendances du marché.
Il a notamment révélé que des chercheurs de Californie ont mis au point un lait à partir de l’ADN des vaches. Intégré à des levures pour créer de la protéine laitière, ce lait peut être transformé en fromage ou en yogourt. Accrédité par le département américain de l’Agriculture (USDA), ce nouveau produit pourrait être vendu au prix du lait biologique.
« Si les gens ont peur des organismes génétiquement modifiés, je ne sais pas comment ils vont réagir à ça », a déclaré Maurice Doyon devant plus de 600 personnes, un record pour cet événement. En plus du lait traditionnel, note-t-il, certains hôtels offrent maintenant du lait d’amande ou de soya à côté des céréales.
« Il ne faut pas prendre le bien-être animal à la légère, a-t-il ajouté. Les gens croient encore que vos vaches vont au pâturage. Ils vont finir par s’en apercevoir. Si vous construisez une nouvelle étable, pensez à un parc d’exercice. »
Dans le cas d’une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), Maurice Doyon rappelle que les États-Unis ne sont pas perdants avec le Canada. Il souligne que la réouverture de cet accord ne plaît guère aux producteurs américains. Le professeur croit que les États-Unis demanderont un accès au marché canadien équivalent au pourcentage qui avait été concédé dans le Partenariat transpacifique.
« Trump est dur en affaires, a-t-il déclaré. S’il nous signifiait que c’est à prendre ou à laisser, nous n’aurions pas le choix de dire oui. »
Dans ce contexte, pense-t-il, le marché chinois va continuer à occuper une plus grande place. La multinationale Fonterra, a-t-il indiqué, souhaite produire un milliard de litres de lait l’an prochain en Chine, comptant déjà sur une ferme de 15 000 vaches aux portes de la capitale Beijing.
L’agroéconomiste rappelle que la gestion de l’offre constitue une force dans un environnement en mouvance. Elle doit cependant être flexible et adaptable.
« Le plus important, a-t-il dit, c’est qu’elle doit être soutenue par les producteurs laitiers. »