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En prévision d’une récolte au champ moins abondante cette année en raison du manque de main-d’œuvre, un réseau de serres d’horticulture ornementale pourrait être appelé en renfort pour la production des fruits et légumes, durant leur saison morte, cet automne.
Le président des Producteurs en serre du Québec, André Mousseau, dit participer à l’élaboration du projet et aux détails entourant sa mise en œuvre, lors de rencontres virtuelles hebdomadaires impliquant des représentants du ministère de l’Agriculture, de l’Association des détaillants en alimentation du Québec, du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, de l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale, de l’Association québécoise de la distribution de fruits et légumes et de la filière Fruits et légumes de serre. Une dizaine de producteurs de plantes ornementales et de fruits et légumes printaniers en serre auraient déjà manifesté leur intérêt à participer.
Prolonger la période de production, toutefois, nécessite des frais, notamment pour l’adaptation du chauffage, de la ventilation et pour modifier l’aménagement de la serre. « Si un producteur doit investir 25 000 $, par exemple, il faut que ce 25 000 $ lui revienne d’une quelconque façon », estime M. Mousseau, assurant justement être en négociations avec le ministère de l’Agriculture sur les options d’aide financière possibles.
Inoccupées de juillet à janvier
Si certaines serres horticoles produisent à l’année, la majorité sont inoccupées de juillet à janvier. La production d’automne représenterait donc une occasion d’affaires intéressante à long terme pour les serriculteurs, en plus de permettre le remplacement d’une partie de l’offre de fruits et légumes importés en épicerie par des produits locaux.
Approvisionnement suffisant ?
Contacté par La Terre, le président-directeur général de l’Association des détaillants en alimentation du Québec, Pierre-Alexandre Blouin, confirme que les membres qu’il représente ne « lèveront jamais le nez » sur une nouvelle occasion d’offrir des fruits et légumes locaux hors saison. Il se questionne toutefois sur la capacité des serres horticoles à produire suffisamment cet automne pour répondre aux besoins des épiceries. « Je pense que c’est faisable, mais reste que le délai est court pour mettre tout ça en place. Seront-ils prêts ? » note-t-il, ajoutant que certains producteurs de plantes ornementales n’ont jamais cultivé de produits maraîchers.
À cet effet, Marlène Thibouteau, responsable de la filière Fruits et légumes en serre, travaille actuellement à répertorier les besoins des détaillants en alimentation selon les régions et à déterminer, en fonction du positionnement des serres, comment mettre le réseau en place et outiller les serriculteurs saisonniers pour qu’ils puissent cultiver l’automne. Selon elle, les épiceries indépendantes montrent déjà un intérêt particulier pour le projet.
Les grandes chaînes, dont les relations d’affaires sont souvent bien établies, montreraient aussi une ouverture pour compléter leur offre en magasin, mais douteraient davantage de la capacité des serres à les approvisionner en grande quantité et à prix abordable. « C’est faisable, assure-t-elle. Les serres envisageaient déjà d’augmenter leur production avant la crise. La situation actuelle ne fait qu’accélérer le processus. »