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Dans les régions périurbaines et rurales, les enjeux de sécurité alimentaire sont très différents de ceux que l’on connaît dans les quartiers centraux de Montréal, explique Caroline Begg, chargée d’enseignement au Département de sciences végétales et au programme de gestion et technologies d’entreprise agricole de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement de l’Université McGill.
Cette chercheuse qui passe son temps entre l’école et la terre est notamment impliquée dans le jardin écologique du Campus Macdonald et participe à plusieurs initiatives en sécurité alimentaire dans l’ouest de l’île de Montréal.
Dans cette portion de la métropole et dans les régions rurales adjacentes, « on ne peut pas marcher jusqu’à l’épicerie », illustre-t-elle, en soulignant qu’il n’y a parfois aucun endroit où acheter des produits frais à des dizaines de kilomètres à la ronde.
« Ces régions à faible densité tendent à être des déserts alimentaires », observe celle qui siège au conseil d’administration de Corbeille de pain, un organisme qui favorise l’accessibilité, la disponibilité et l’abordabilité des produits alimentaires dans l’ouest de l’île par le biais de divers programmes allant des jardins communautaires et des cuisines collectives à l’organisation de marchés solidaires.
Légumes inutilisés
Beaucoup de petits agriculteurs soutenus par la communauté et de fermes familiales s’impliquent dans ces programmes, indique Mme Begg, qui est également présidente du conseil d’administration du Marché Sainte-Anne. « Plusieurs des marchands font don de leurs légumes inutilisés. » Ils permettent notamment d’alimenter les marchés solidaires et le programme Moches, mais chéris par lequel des produits déclassés pour la vente sont cuisinés, transformés ou conservés.
« Les producteurs sont très contents de voir que leurs produits sont utilisés », se réjouit la chercheuse. L’idée est de « trouver le moyen de réduire le gaspillage alimentaire » et d’améliorer l’accès à de la nourriture abordable et de qualité dans les communautés périurbaines ou rurales.
Aussi pertinent soit-il, le jardinage ne peut pas répondre à tous les besoins, constate-t-elle. Les contraintes d’accès à la terre, de temps, de capacités physiques ou financières sont autant de barrières pour les personnes les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire : aînés, familles à faibles revenus, etc., d’autant plus que la saison des jardins est très courte au Québec, observe-t-elle.
Caroline Begg souhaite donc explorer de nouvelles approches pour rendre des produits accessibles au plus grand nombre de gens, à l’année. Elle évoque notamment l’idée de marchés éphémères qui se déplaceraient dans les quartiers de banlieue ou dans les villages où des problèmes d’accès à des produits frais et locaux sont constatés.
L’éducation à l’agriculture commence tôt Caroline Begg est l’une des fondatrices du programme École-O-Champ qui vise à assurer l’éducation et la promotion des sciences agricoles, alimentaires et environnementales auprès des établissements scolaires, des fermes et des municipalités au Québec, notamment par le biais de camps de jour et de sorties scolaires. |
Simon Van Vliet, Agence Science-Presse