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Étant des prédateurs, les oiseaux de proie chassent les petits rongeurs de toutes sortes, certains petits oiseaux et des insectes. Ils peuvent alors venir en aide aux agriculteurs en contrôlant la population d’espèces nuisibles sur leurs terres.
Guy Laverdière et Chantal Bolduc, un couple de producteurs de bleuets de Saint-Jude, en Montérégie, ont opté pour l’installation de nichoirs à l’orée de leur boisé pour régler un problème de petits oiseaux qui venaient picorer leurs récoltes. « Nous avons utilisé, comme la plupart des bleuetières, des filets pour leur barrer la route, mais les filets nécessitent un bon investissement et n’embellissent pas tellement le décor », affirme Mme Bolduc.
Depuis près de cinq ans, les agriculteurs travaillent avec les vétérinaires du refuge Chouette à voir!, situé dans leur municipalité, pour héberger des bébés faucons émerillons (aussi appelés fauconneaux) dans leurs nichoirs. « Les fauconneaux pratiquent leur vol au-dessus de la bleuetière. Ils y font également leurs premières tentatives de chasse. Leur présence éloigne de façon convaincante une bonne partie de la faune volante », indique la productrice de bleuets. « Sans faucon pour persuader les oiseaux d’aller se nourrir ailleurs, clairement, nous perdrions notre récolte », ajoute-t-elle.
Un autre couple d’agriculteurs de Saint-Jude, Stéphane Potvin et Julie Riendeau, est témoins depuis plusieurs années de l’activité d’oiseaux de proie dans leurs champs. « Ils sont avec nous. On récolte notre soya et, eux, récoltent leurs souris. C’est cool de les voir, c’est comme un spectacle », affirme M. Potvin, impressionné par les prouesses aériennes de ces prédateurs. Celui qui a opté pour une régie de culture biologique observe une grande biodiversité sur ses terres et voit nicher des aigles, des pygargues et des buses à queue rousse au sommet de ses boisés de pins.
La biologiste de formation Suzie Proulx, chargée de projet à l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP), mentionne l’importance d’offrir un environnement habitable pour accueillir des oiseaux de proie chez soi. « Toute espèce qui vient s’installer, c’est une augmentation de la biodiversité et ça veut dire que c’est une meilleure santé pour l’environnement », souligne-t-elle.
Un bâtiment permanent en devenir
L’UQROP, qui chapeaute le refuge Chouette à voir!, aspire à construire un centre d’interprétation ouvert à l’année grâce à une campagne de financement qui est présentement en cours. Il s’agira d’un édifice écoresponsable. L’organisme à but non lucratif se donne pour mandat de développer au Québec un réseau de soins capable de porter assistance aux oiseaux de proie et d’informer, par des activités éducatives, le grand public sur les différentes espèces et leur rôle dans la nature.