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L’entreprise Innomalt a annoncé récemment l’expansion de ses activités, avec l’ajout d’une seconde malterie à Bécancour, dans le Centre-du-Québec, dont l’entrée en activité est prévue en 2023. Avec ce projet évalué à 43,7 M$ et leur usine déjà implantée à Sherbrooke, les cofondateurs espèrent, à long terme, transformer entre 16 000 et 17 000 tonnes de grains du Québec pour approvisionner les microbrasseries en malt.
« Mais ça ne se fera pas demain, prévient le cofondateur Raphaël Sansregret. Le défi, ce sera d’augmenter, au Québec, la production d’orge brassicole dont la qualité répond aux attentes des malteries. Actuellement, il n’y en a pas assez pour les objectifs qu’on se fixe. Aussi, il faudra s’assurer que nos procédés [de maltage] sont suffisamment solides avant d’augmenter le rythme », ajoute-t-il, précisant avoir pris de l’expérience avec sa première usine qui roule à plein régime depuis quelques années.
À Saint-Narcisse-de-Beaurivage, dans Chaudière-Appalaches, la Malterie Caux-Laflamme a aussi agrandi considérablement ses installations l’an dernier. Le copropriétaire Normand Caux mentionne que son entreprise passera d’une capacité de transformation de 600 tonnes de grains annuellement à plus de 2 500 d’ici l’an prochain.
Selon ce qu’observe Luc Julien, responsable du développement de marchés pour la division semences de Semican, la volonté grandissante des microbrasseries à s’approvisionner en grains maltés locaux et à réduire les importations provoque une demande « qui explose » auprès de petites malteries, ce qui en pousse certaines à investir. Celui dont l’entreprise fournit les malteries en orge brassicole en s’associant à des producteurs du Québec espère que le phénomène encouragera plus d’agriculteurs à envisager cette culture, dont les techniques se sont améliorées. « On produit de l’orge de très grande qualité. Entre 70 et 80 % de nos lots se classent maintenant, ce qui est beaucoup plus qu’avant », exprime-t-il, évaluant la production totale à 7 000 ou 8 000 tonnes au Québec.
Production d’orge insuffisante
Pour Samuel Jeanson, agent de développement à l’Association des microbrasseries du Québec, la quantité d’orge brassicole produite localement répond aux besoins actuels des malteries de petite taille, mais demeure minime. Comme les usines de transformation tendent à prendre de l’expansion, des efforts seront requis pour augmenter la production. Or, la culture de cette céréale est complexe, requiert des connaissances techniques particulières et n’est pas aussi populaire que celle des grains destinés à l’alimentation animale, souvent plus payante et moins complexe.