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Placer dans son kiosque des capucines, de la lavande et des hémérocalles parmi les carottes et les radis? Pourquoi pas? La culture des fleurs comestibles représente une avenue intéressante pour diversifier ses revenus et mettre de la beauté dans le quotidien des consommateurs, selon une auteure et herboriste.
« En cultivant des fleurs comestibles, vous apportez le bien-être et le bonheur dans la vie de vos clients », lance Nathalie Beaudoin, auteure du livre Des fleurs dans votre assiette et conférencière à Expo Québec-Vert, qui s’est déroulé à Saint-Hyacinthe, du 2 au 4 novembre.
Selon elle, ce type de production peut offrir une nouvelle source de revenus pour les agriculteurs, puisque les consommateurs sont friands de nouveautés et de produits locaux, tandis que les restaurateurs sont à la recherche de fleurs comestibles pour leurs valeurs esthétiques et gustatives. L’auteure croit que les jardineries gagneraient également à consacrer une section pour ce type de végétaux étant donné qu’un nombre grandissant d’horticulteurs amateurs souhaitent avoir un aménagement paysager comestible à la maison.
Assez simples à cultiver, plusieurs fleurs comestibles sont déjà bien connues du public, comme les boutons de rose, le basilic sacré, l’hibiscus ou la camomille. « Toutefois, il y a encore de l’éducation à faire auprès des clients. Plusieurs ignorent que toutes les parties de certaines plantes peuvent être consommées et que plus on cueille des fleurs, plus les plantes vont refleurir », note Nathalie Beaudoin, en suggérant aux jardineries la remise de fiches techniques aux clients qui en cultivent à la maison.
Plusieurs débouchés
Hormis la vente à des hôtels, restaurants et institutions, l’herboriste a décliné plusieurs avenues empruntées par différentes fermes florales pour commercialiser leur production. « Les visites au jardin remportent un vrai succès. Les gens sont curieux et veulent s’entourer de beauté. Ça ouvre la porte à l’autocueillette. Certaines fermes offrent aussi des abonnements de bouquets floraux comestibles », énumère-t-elle.
Si, durant la saison estivale, les fleurs fraîches trouvent leur chemin dans les breuvages, les salades et les hors-d’œuvre, il ne faut pas sous-estimer le potentiel des fleurs séchées, ajoute Mme Beaudoin. Bien conservées dans un contenant hermétique, elles peuvent durer environ 1 an.
Avec un peu de créativité, on obtient une foule de produits dérivés avec les fleurs séchées. Alors que les fleurs colorées comme la calendula, la santorée et la monarde font d’excellentes tisanes, le mélilot blanc peut être mis dans l’alcool pour donner une essence qui s’apparente à l’extrait de vanille, mentionne-t-elle. Les pétales séchés peuvent également aromatiser le vinaigre, le sel ou le chocolat, sans oublier toutes les applications possibles dans les cosmétiques.
La conférencière constate aussi une demande de la part des transformateurs, notamment pour brasser de la bière ou distiller des alcools. « Cependant, les acheteurs recherchent de grandes quantités à un prix moindre. Il faudrait donc des agriculteurs capables de cultiver plus de volume. »