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On entend beaucoup parler des cibles d’approvisionnement en aliments locaux dans les institutions publiques, mais moins souvent des efforts que déploient de leur plein gré des écoles, des garderies ou encore des résidences pour aînés et retraités du secteur privé pour encourager les producteurs du Québec.
Il explique que le groupe Cogir, qui possède quelque 80 résidences à travers la province, a lancé en mai une campagne pour encourager l’achat local d’aliments dans ses établissements. Chaque semaine, le catalogue par l’entremise duquel les résidences commandent leur nourriture, propose un plus grand choix de produits du Québec qu’avant et à prix plus abordables. « Notre groupe est allé négocier certains produits et certains prix avec nos fournisseurs [en achetant en grands volumes] et on nous encourage vraiment à utiliser ces produits-là », explique M. Gaudet.
Le chef remarque toutefois que l’agneau de la Nouvelle-Zélande peut, par exemple, se vendre quatre fois moins cher que celui du Québec. « Je vais en acheter du Québec quand même, mais pour respecter mon budget, je vais enlever une ou deux onces sur ma portion et mettre plus de légumes », illustre-t-il.
Chez Aliments du Québec, Mathilde Laroche-Bougie constate un intérêt grandissant des institutions privées pour l’achat de produits locaux, particulièrement depuis 2020. Elle chapeaute le programme « Aliments du Québec au menu » auquel ces établissements peuvent adhérer pour faire reconnaître leurs efforts, par exemple lorsque plus de 50 % de la composition des plats qu’ils servent est québécois. Le programme compte quelque 700 adhérents aujourd’hui, alors qu’il y en avait 250 en 2019. Environ 40 % des garderies, milieux de travail ou encore résidences pour aînés participants sont privés.
Des enjeux de coûts, de disponibilité et de temps
Mme Laroche-Bougie souligne qu’il reste, en revanche, beaucoup de travail de conscientisation à faire pour inciter les institutions à changer leurs habitudes d’approvisionnement.
Elle mentionne que le suivi de la disponibilité des produits, selon la saison, demande plus d’organisation qu’un approvisionnement en produits importés accessibles peu importe la période de l’année.
« Il y a plein de choses à faire au niveau des connaissances, aussi. De la Granny Smith, ça ne pousse pas au Québec. On essaie d’informer les gens pour qu’ils fassent des choix plus éclairés. »
La question des prix et de la disponibilité des produits hors saison, notamment du côté des fruits et légumes, est également un enjeu pour la directrice générale de la Garderie Bonne Aventure, située à Montréal, Erin O’Connell. Son établissement privé fait partie de ceux dont les efforts sont reconnus par Aliments du Québec.
« Il y a beaucoup de choses qui sont plus chères, surtout quand on n’est pas en saison. Du côté des céréales, aussi, il faut souvent choisir des choses faites dans de plus grosses usines pour éviter qu’elles contiennent des produits allergènes », indique celle qui croit toutefois en l’importance d’encourager les agriculteurs du Québec. Chaque semaine, dit-elle, sa garderie s’approvisionne auprès de fermiers de famille et déploie un minimarché où les légumes locaux sont mis en valeur.
« Aujourd’hui, on sert aux enfants du buffle du Québec qui provient des Fermes Valens et des légumes d’ici. Pour les végétaliens, il y a du tofu d’ici. En fait, il n’y a que le riz qui n’est pas d’ici », donne en exemple la directrice.