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Les applications pour téléphones intelligents visant à réduire le gaspillage alimentaire dans les épiceries suscitent de l’engouement au Québec. Après quelques tentatives infructueuses dans les dernières années, deux applications ont pris la position de tête : FoodHero et Flashfood.
FoodHero
L’idéateur de FoodHero, Jonathan Defoy, constate que son application connaît une belle progression depuis son lancement en mai dernier. « On atteint présentement 350 000 téléchargements au Québec », dit-il. FoodHero est présente dans 200 supermarchés.
Le fonctionnement est simple : on localise une épicerie participante près de chez soi et on remplit le panier d’achats avec des produits vendus au rabais parce que la date de péremption approche ou qu’il s’agit de surplus d’inventaires. On récupère ensuite le sac FoodHero au moment choisi. « Le consommateur peut faire des économies de 30 % à 60 % », précise M. Defoy.
La situation de confinement actuelle a mis en pause les projets de développement, mais l’entrepreneur a l’ambition d’étendre la croissance de son application ailleurs au Canada et même aux États-Unis.
Flashfood
Créée en 2016, l’application Flashfood offre elle aussi la possibilité aux épiceries de vendre au rabais les articles dont la date de péremption approche. Elle est présente dans 450 magasins du Canada et des États-Unis.
« Nous avons un million d’utilisateurs au Canada et 355 000 au Québec », soutient le chef des opérations Cedric Samaha, précisant que de nouvelles succursales continuent de joindre le programme pour lutter contre le gaspillage.
À la maison
Ce genre d’applications réduit le gaspillage à l’épicerie, mais pas celui à domicile où sont jetés près de la moitié des aliments gaspillés, précise Éric Ménard, expert indépendant en lutte au gaspillage alimentaire.
C’est là qu’une application comme Frigo Magic prend la relève, croit-il. À partir d’ingrédients contenus dans le réfrigérateur et le garde-manger, l’application propose une ou deux recettes intégrant ces aliments. « Un chef, Christophe Boisselier, et son assistante, Alexandra Jagger, concoctent les recettes », souligne l’un des coassociés, Sébastien Burel. L’application est née en France, mais rejoint de nombreux adeptes au Québec. « Le nombre d’utilisateurs croît de façon régulière. Depuis cinq ans, 1,6 million de personnes ont téléchargé l’application. On compte entre 120 000 et 130 000 utilisateurs actifs chaque mois », conclut-il.
Dates de péremption Selon Éric Ménard, le tiers de la nourriture produite à l’échelle mondiale se retrouve à la poubelle. « Il faut changer les mentalités des consommateurs par rapport à la date de péremption », estime-t-il, puisque la plupart de ces produits, tels que les yogourts, sont encore très bons même après l’avoir dépassée. Les épiciers, dit-il, ont le droit de vendre des produits dont la date de péremption est atteinte ou dépassée pourvu qu’ils ne soient pas insalubres. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec a d’ailleurs mis en ligne un tableau intitulé Meilleur avant, bon après? pour aider les consommateurs à s’y retrouver. |