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Avec sa nouvelle technologie de « contrôle de l’environnement » qui recrée toutes les conditions climatiques propices à la culture maraîchère dans un bâtiment fermé, un entrepreneur ayant grandi sur une ferme de Vaudreuil espère remplacer 10 % des importations de fruits et de légumes d’ici cinq ans par la création d’une « agriculture d’hiver au Québec ».
Dans une optique d’encourager l’autosuffisance du Québec, le gouvernement provincial a récemment investi 1,3 M$ dans l’entreprise Ferme d’hiver, par l’entremise d’Investissement Québec. Depuis le début de la crise de la COVID-19, François Legault a rappelé plusieurs fois la volonté de son gouvernement de stimuler l’achat local.
Concrètement, la nouvelle solution utilise l’intelligence artificielle et une ingénierie de pointe permettant de maintenir le bon taux d’humidité dans la salle ainsi que de contrôler la chaleur, la quantité de lumière et la vitesse du vent. La technologie permet également de régir l’irrigation et de doser la quantité d’eau, d’oxygène et d’engrais nécessaires dans les sols.
« Le contrôle de la lumière repose seulement sur l’hydroélectricité. Les producteurs qui utiliseront la technologie ne dépendront jamais du soleil et de la luminosité extérieure, comme dans les serres. Tout se fait en salle, avec des lumières artificielles. On peut donc recréer les conditions climatiques parfaites, en tout temps », explique Yves Daoust, président fondateur de Ferme d’hiver, précisant que sa solution ne vise pas à réinventer les méthodes de production de fruits et de légumes. « On préconise des méthodes de travail que les agriculteurs connaissent. Nos fraises, par exemple, poussent dans un terreau. Là où nous nous différencions, c’est dans l’écosystème que nous parvenons à recréer et dans la précision du contrôle du climat et de l’environnement », affirme-t-il.
Coûteux en électricité?
« La technologie testée avec la production de fraises est disponible à l’ensemble des producteurs maraîchers dès maintenant », assure M. Daoust. Contacté par La Terre, le président de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, David Lemire, soutient que des solutions semblables existent déjà en serre, mais reconnaît que le contrôle absolu de la lumière qu’offre Ferme d’hiver et la possibilité d’adapter l’éclairage à tous les types de cultures, est un élément nouveau.
Il émet des réserves quant aux coûts d’implantation et d’électricité qu’il devine très élevés. « C’est une belle façon d’entrevoir l’agriculture d’hiver, mais ça ne remplacera jamais le plein champ durant l’été », fait-il valoir.
Complémentaire aux serres et aux champs Yves Daoust précise que son concept ne vise pas à remplacer la culture en serre ou en champ. « Ça se veut plutôt complémentaire. D’ailleurs, un agriculteur qui cultive déjà une terre ou qui détient déjà une serre, par exemple, peut intégrer la solution dans un bâtiment existant sur son site de production, comme un hangar, et diversifier ses cultures. Il peut aussi décider de faire construire une nouvelle bâtisse pour y intégrer le système. » |