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Frappés par une chute dramatique de leurs ventes au début de la pandémie, les artisans fromagers voient leurs affaires reprendre progressivement.
« Je suis revenu à 90% de mes ventes d’avant la crise auprès de mon distributeur, alors que fin mars, j’étais tombé à zéro », confie Normand Côté, propriétaire de la Fromagerie Médard et président de l’Association des fromagers artisans du Québec.
Normand Côté se félicite d’avoir évité le pire : sa fromagerie de Saint-Gédéon au Lac-Saint-Jean n’a jeté que très peu de fromages. « On avait diminué notre production pour faire uniquement de la pâte fine pour le vieillissement. Récemment, on a recommencé à produire de la pâte molle. »
Pour pallier les pertes liées à la fermeture des hôtels et des restaurants et aux faibles ventes chez les détaillants, sa fromagerie s’est mise à vendre en ligne. Il a aussi remarqué une hausse de l’achalandage à son comptoir.
Nouveaux visages
« L’appel à l’achat local semble avoir été entendu », remarque Ronald Alary, copropriétaire des Fromagiers de la Table Ronde. Ces derniers jours, les visiteurs sont plus nombreux à se rendre à la boutique de la ferme familiale à Sainte-Sophie dans les Laurentides. « Au début, les clients étaient rares. Maintenant, on voit de nouveaux visages. Des gens qui nous connaissaient de réputation, mais qui n’avaient jamais goûté à nos produits. »
L’artisan note aussi une reprise des ventes chez les détaillants, après une dégringolade de 75 % avec son distributeur en début de crise. Pour éviter de jeter des fromages, il a également modifié sa production et il a implanté un système de commande par téléphone et de livraison à domicile.
Quant à la Fromagerie Rang 9, de Plessisville dans le Centre-du-Québec, elle est revenue à près de la moitié de son volume habituel après un mois d’avril à oublier. « Les ventes dans les chaînes d’alimentation reprennent, sauf que ça amène une logistique supplémentaire pour nous. Avant, les épiceries découpaient les meules qu’on leur fournissait, mais ils n’ont plus le temps et ils nous demandent de plus petits formats, ce qui nécessite un travail supplémentaire », explique Alain Dubois, président-directeur général de l’entreprise. L’artisan se réjouit d’avoir pu reprendre la production de pâtes fermes et demi-fermes après deux semaines d’arrêt. « Pour l’instant, on sauve les meubles », affirme-t-il.