Alimentation 24 mai 2017

Controverse avant la 3e rencontre du Sommet sur l’alimentation

La rencontre préparatoire du 26 mai du Sommet sur l’alimentation n’est pas commencée qu’elle suscite déjà la controverse chez les Producteurs de grains du Québec (PGQ). De plus, l’Union paysanne a l’intention de boycotter l’événement.

En fait, les PGQ affirment que les documents préparatoires à la rencontre contiennent de « fausses informations » relativement aux pesticides.

« Nous avons été surpris de trouver dans le document du MAPAQ des informations erronées et incomplètes en ce qui a trait aux pesticides. Les données du ministère de l’Environnement sont pourtant claires à ce sujet », déclare Christian Overbeek, président des PGQ.

Le document préparatoire du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) indique que le niveau de risque pour la santé et l’environnement lié aux pesticides a augmenté respectivement de 4 % et de 14 % de 2006 à 2014. Les PGQ affirment de leur côté que le risque global est en baisse de 26 % depuis 1997-1999 et qu’il a diminué en 2015. De fait, toutes ces données sont confirmées par le Bilan des ventes de pesticides. Le document ne se concentre que sur les années 2006 à 2014, alors qu’il y a eu une baisse du risque en 2015 et une diminution par rapport aux années antérieures à 2006. « Si on présente les choses partiellement, ça crée un biais », affirme Hugue Larocque, porte-parole des PGQ.

Les PGQ reprochent également au document préparatoire de cibler les cultures transgéniques comme étant à l’origine de la hausse du risque lié aux pesticides. Or, le site gouvernemental www.ogm.gouv.qc.ca mentionne plutôt que « l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés aurait réduit l’épandage de pesticides de 352 Mkg [-8,4 %] de 1996 à 2008 et en aurait diminué l’impact environnemental de 16,3 %. Elle aurait ainsi abaissé significativement l’émission de gaz à effet de serre [moins d’épandage, donc moins de diesel utilisé] ».

Les PGQ réitèrent leur volonté de participer aux rencontres prévues en vue du Sommet, mais demandent au gouvernement de rectifier le tir en ce qui concerne les informations utilisées.

Boycottage de l’Union paysanne

Pour sa part, l’Union paysanne a annoncé qu’elle boycottait l’événement, notamment en raison du fait qu’« aucun espace ne sera donné afin de discuter du monopole syndical de l’UPA ». Le groupe reproche aussi aux organisateurs d’accorder un « temps de parole insignifiant » et de vouloir repasser par les « mêmes lieux communs ».

En route vers le Sommet

Le rendez-vous du 26 mai est la 3e rencontre préparatoire en vue du Sommet sur l’alimentation, qui aura lieu en novembre prochain. Cette 3e rencontre concerne les entrepreneurs agricoles et les pêcheurs. Le 1er rendez-vous était consacré aux consommateurs (octobre 2016) et le 2e aux transformateurs (février 2017). La future politique bioalimentaire est attendue au printemps 2018.