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La Fédération des producteurs de pommes de terre du Québec (FPPTQ) s’oppose à la décision de la Régie des marchés agricoles qui favorise Yum Yum.
L’encre de la décision de la Régie – accordant une baisse de 9 % du prix des pommes de terre destinées à la fabrication de croustilles par Yum Yum – avait à peine eu le temps de sécher que la FPPTQ acheminait à l’organisme une demande de correction.
« Ça fait des années que c’est difficile avec Yum Yum, souligne Réal Brière, président de la FPPTQ, mais là, c’est rendu dangereux pour nos producteurs. C’est maintenant une question de respect envers les producteurs agricoles. »
La demande de correction repose sur deux éléments. Selon la Fédération, la Régie aurait commis une erreur de calcul entre le prix offert pour la récolte et les coûts de production, ce qui aurait faussé la donne et entraîné une trop forte baisse du prix offert. De plus, la décision couvre deux ans, ce qui, selon le président, place la dizaine de producteurs touchés dans une situation d’incertitude.
Les ententes entre producteurs et acheteurs reposent sur une évaluation des coûts de production. « C’est une pratique courante partout en Amérique du Nord, explique M. Brière. Nous comprenons, par exemple, que les producteurs ontariens reçoivent plus pour leurs pommes de terre destinées aux chips puisque leurs coûts de production sont plus élevés. Les terres y sont plus chères et les rendements moindres. »
Mais selon la Fédération, dans son calcul, la Régie n’aurait pas comparé les mêmes périodes de temps. Selon elle, la réduction ne devrait pas être de 1,21 $ les 100 livres, mais bien de 0,91 $. Pour les neuf producteurs touchés par ces contrats, cela se traduirait par plusieurs milliers de dollars de manque à gagner.
« Dans un autre ordre d’idées, nos producteurs savent que le marché est en léger recul cette année partout en Amérique du Nord, explique Réal Brière. Une baisse de l’ordre de 3 ou 4 % du prix offert aurait pu être absorbée. Mais là, la baisse est nettement trop forte. »
Il mentionne également que cette décision couvre les récoltes de cette année et celles de la prochaine saison, ce qui veut dire que les producteurs de pommes de terre ont semé leurs champs sans connaître le prix qui allait leur être versé ni même si l’acheteur allait les prendre. « Nos producteurs sont mal pris, résume le président. Je ne doute pas que si la situation n’est pas corrigée, certains décident de ne plus produire pour cet acheteur l’année prochaine. Avec un prix déterminé pour deux ans, le producteur devra absorber la réduction de son revenu si le prix des intrants augmente. C’est l’incertitude. »
Il ne fait aucun doute que les producteurs de pommes de terre qui livrent chez Yum Yum sont amers. « On peut les comprendre quand on sait que le coût des pommes de terre ne représente qu’une fraction du prix du sac de croustilles que le consommateur achètera. Les réductions de prix tombent toujours sur les producteurs agricoles », se désole M. Brière.