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En faisant l’acquisition du détaillant d’alimentation Whole Foods pour la somme de 13,7 G $US en août 2017, le géant de la vente en ligne Amazon s’engageait à rendre l’alimentation naturelle et biologique accessible au plus grand nombre. Un an plus tard, chose promise, chose due : le prix du panier d’épicerie chez Whole Foods a connu une légère diminution. Au Québec, cependant, les détaillants biologiques n’en ressentent pas encore les effets.
Prix et accessibilité
Le prix d’un panier d’épicerie chez Whole Foods a diminué de 2 % en un an, pour atteindre 195 $US en juillet dernier, selon une étude menée par la banque américaine Morgan Stanley. De plus, l’arrivée de produits naturels et biologiques de la marque maison de Whole Foods sur la plateforme en ligne a permis de rendre l’alimentation biologique mainstream aux États-Unis et au Canada, souligne le propriétaire de l’épicerie santé Rachelle Béry à Saint-Sauveur dans les Laurentides, Denis Dubé. Même si le panier d’épicerie reste 13 % plus cher chez Whole Foods que chez les détaillants américains conventionnels, Amazon poursuit son offensive en offrant des rabais supplémentaires aux membres de son programme Prime (selon le même principe qu’une carte de membre Costco) et offre gratuitement la livraison à domicile en deux heures dans certaines villes américaines. D’ailleurs, chez Amazon, les ventes nord-américaines ont crû de 45 % au deuxième trimestre de 2018 par rapport à 2017. « La croissance des ventes reflète principalement l’augmentation des ventes de produits, y compris les ventes réalisées par des tiers [sur la plateforme], et l’impact de l’acquisition de Whole Foods », lit-on dans le rapport trimestriel d’Amazon.
Québec
Difficile de faire parler les détaillants biologiques québécois de l’arrivée d’Amazon dans leur secteur, même un an plus tard. Même s’il n’y a pas de succursales de Whole Foods au Québec, les hauts dirigeants des chaînes d’alimentation Avril et Sobeys (Rachelle Béry) n’ont pas souhaité réagir sur la question. De son côté, Denis Dubé dit ne pas observer « d’effet Amazon ». « Je sais qu’il y a une proportion de personnes qui achètent par le Net, mais dans un domaine où les gens ont besoin de conseils et veulent vraiment [savoir] ce qu’ils achètent, on ne sent pas encore [d’impacts], souligne ce dernier. Personnellement, j’ai la perception que ça va prendre du temps avant qu’on le ressente. »
Même si le prix des denrées biologiques et naturelles sur le Web est parfois inférieur à ce qui se trouve en magasin, « le consommateur comprend que le service se paie », dit le propriétaire. D’autant plus que la baisse de prix du biologique n’est pas propre à l’arrivée d’Amazon sur le marché. « Avec les volumes […] dans ce qu’on appelle l’épicerie sèche [céréales, farines et autres produits non réfrigérés] et les fruits et légumes, les prix sont plus accessibles qu’ils ne l’étaient il y a cinq ans », indique M. Dubé. L’homme observe d’ailleurs de moins en moins de têtes grisonnantes dans les allées de son magasin, et de plus en plus de jeunes familles. « C’est intéressant pour le futur », conclut-il.