Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Même si l’achat de produits locaux est de plus en plus important pour les consommateurs, les artisans du Québec doivent rivaliser d’originalité pour se tailler une place sur les étalages des supermarchés en dehors de leur région d’origine. Image de marque léchée, produits innovateurs, goût unique et ingrédients naturels font partie de la recette du succès.
« La demande pour les produits locaux est en progression depuis quelques années », soutient Fabien Durif, directeur de l’Observatoire de la consommation responsable. Il souligne que l’achat local est désormais important pour 83,4 % des consommateurs, selon la 8e édition du Baromètre de la consommation responsable, publiée en novembre dernier. « Cette tendance se fait particulièrement sentir dans le secteur alimentaire », ajoute M. Durif.
Les supermarchés ont saisi l’évolution de la demande en offrant davantage de produits locaux. Par exemple, Metro a lancé en 2013 un programme d’achat local, qui est maintenant implanté dans 11 régions du Québec et depuis peu en Ontario. « Grâce à ce programme, nous avons maintenant 175 nouveaux fournisseurs qui offrent plus de 1 000 nouveaux produits sur les tablettes », explique Geneviève Grégoire, conseillère aux communications.
Chez IGA, les marchands locaux sont également la porte d’entrée des produits régionaux vers le marché provincial, puis national, souligne Yvan Ouellet, vice-président aux achats et à la mise en marché pour Sobeys. « Les entreprises doivent sortir des sentiers battus pour se démarquer sur les tablettes », conseille-t-il.
L’exemple de la Fromagerie Bouchard
Comment augmenter les ventes de fromage et de yogourt fermier biologiques produits à la main, au moyen de recettes ancestrales, afin de rejoindre une clientèle provinciale? Telle est la question que se sont posée Valérie Lefebvre, Carl et Annie Bouchard, la relève de la Fromagerie Ferme des Chutes, en prévision du transfert de la ferme familiale de Saint-Félicien. « Nos fromages et nos yogourts sont déjà excellents, alors on a décidé d’actualiser notre image de marque », soutient Annie Bouchard, qui souhaite faire passer le taux de transformation du lait à la ferme de 33 à 100 %.
« Pour avoir plus de portée sur la scène provinciale, des experts en marketing nous ont proposé de raconter davantage l’histoire familiale de la ferme, qui en est à la 5e génération de Bouchard, tout en misant sur notre expérience en agriculture biologique, qui dure depuis 1993, et sur nos méthodes artisanales », ajoute Annie. Résultat : l’entreprise a décidé de changer de nom, pour adopter celui de Bouchard Artisan Bio, et d’opter pour de nouveaux emballages où l’on retrouve une vache vêtue d’une veste et d’un foulard.
À peine trois mois après le lancement de la nouvelle image de marque, la production de yogourt a doublé et les ventes de fromages vieillis ont augmenté de 25 %, ajoute Annie Bouchard, qui a entrepris un partenariat avec un nouveau distributeur depuis le 1er février pour couvrir l’ensemble de la province, notamment dans les marchés spécialisés comme Rachelle-Béry.
Dans une épicerie près de chez vous À Saint-Ambroise-de-Kildare, dans Lanaudière, Marc-André Forget mise aussi sur des produits uniques transformés de façon artisanale et sur du positionnement marketing. « C’est pour pallier la crise porcine qu’on a décidé de transformer notre porc et de bâtir une image de marque forte », explique le propriétaire de l’entreprise Porc du Rang 4, qui élève et abat des porcs puis les transforme et les fume pour en faire toute une gamme de produits. Et sa stratégie semble fonctionner, puisqu’il gère une augmentation des ventes de 15 à 25 % par an. Chemin faisant, Porc du Rang 4 a réussi à se tailler une place dans un Metro local, avant d’étendre son réseau à trois autres régions, grâce au programme d’achat local de l’épicier. « On aide les artisans à grandir à leur rythme », note Geneviève Grégoire, conseillère aux communications chez Metro. « Je veux continuer à croître avec mon distributeur et Metro offre un bon potentiel pour développer mon entreprise », ajoute le producteur artisan. La Laiterie de La Baie, à Saguenay, vient aussi de conclure une entente et distribuera sa crème glacée Festin dans la plupart des Maxi du Québec. |
VOIR AUSSI
Le label régional qui rayonne
Cinq artisans et séducteurs