Agropur coopérative a décidé de fermer la Laiterie Lamothe, à Drummondville, le 20 novembre 2009.

Article publié dans La Terre de chez nous, édition du 1er octobre 2009

L’annonce survient moins de deux ans après son acquisition qui avait permis à la plus grosse coopérative laitière au Canada d’effectuer une percée dans le lait biologique. Agropur justifie son geste par des raisons strictement économiques. Cette décision entraîne le licenciement de 41 employés.

« L’usine de Drummondville est déficitaire, a souligné à la Terre la porte-parole Julie Boursiquot, le 29 septembre, et des investissements massifs étaient requis pour y poursuivre des opérations rentables. » Il aurait notamment fallu modifier les équipements et certains procédés afin de satisfaire aux exigences de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

« Agropur va continuer de commercialiser le lait biologique Biolait sous la marque Lamothe », a déclaré Mme Boursiquot. La crème biologique (Biocrème) et le lait naturellement enrichi en oméga-3 et en acides linoléiques conjugués (ALC) seront donc abandonnés. À l’achat, en mars 2008, la Laiterie Lamothe avait 80 employés, transformait 20 millions de litres par an et avait un chiffre d’affaires d’environ 25 M$. La production avait toutefois diminué sensiblement au cours des derniers mois.

L’usine qui va récupérer les opérations n’a pas encore été déterminée, mais celle située à Limoilou a une longueur d’avance. À la Fédération des producteurs de lait du Québec, on estime que cette fermeture aura peu d’impact sur les producteurs vu que le transfert s’est fait progressivement vers l’usine de Québec. Agropur possède d’autres usines spécialisées dans le lait de consommation à Amqui, à Saint-Bruno et à Ville Saint-Laurent, a précisé Mme Boursiquot.

Un peu d’histoire

Fondée en 1913, la Laiterie Lamothe & Frères Ltée a été une entreprise familiale dirigée par cinq générations avant d’entrer dans le giron d’Agropur en 2008. À l’affût des nouvelles tendances, elle a été l’une des premières entreprises au Québec (1994) à offrir ses produits dans des contenants de plastique 100 % recyclables. Sa vente avait surpris, car l’entreprise était en bonne santé financière, la relève était au rendez-vous et son créneau lait biologique ainsi que ses contrats pour des marques privées lui donnaient une position avantageuse par rapport à d’autres petites laiteries. À l’époque, le Conseil des industriels laitiers du Québec et l’Association des détaillants en alimentation du Québec avaient qualifié cette transaction de « mauvaise nouvelle » pour l’avenir des petites laiteries au Québec. Il reste peu de petites laiteries au Québec, dont la Laiterie Chagnon (Waterloo), la Laiterie Royala (Beauce), la Laiterie de La Baie (La Baie), la Laiterie Chalifoux (Sorel), la Laiterie de Coaticook (Coaticook), la Laiterie des Trois Vallées (Mont-Laurier) et Laiterie Charlevoix (Baie-Saint-Paul).