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Saint-Jean-Baptiste — Des acériculteurs de la Montérégie connaissent une récolte particulièrement prolifique d’eau d’érable.
« L’an passé, c’était assez bon, avec près de 6 lb à l’entaille. Si on calcule ce qu’on a fait jusqu’à maintenant, ça s’annonce encore mieux. D’après mon conseiller, on arrivera quasiment à 7 lb à l’entaille. C’est ma meilleure année depuis 30 ans », estime Guy Brodeur, qui exploite 4 700 entailles à Saint-Jean-Baptiste.
Lors du passage de La Terre, le 29 mars, l’acériculteur maintenait son évaporateur à plein régime. Une alarme lui rappelait toutes les 10 minutes d’ajouter du bois. Sa conjointe Armande ne chômait pas, elle qui mettra le précieux liquide dans plus de 2 000 conserves.
Une vingtaine de kilomètres plus loin, Mathieu Foisy constate aussi que la saison est excellente. « La qualité est exceptionnelle. On recueille de l’eau d’érable presque glacée, cristalline. C’est parfait. Avec l’arrivée de la pluie, je devrais dépasser les 4 lb à l’entaille », mentionne-t-il. Il ajoute que « l’eau a coulé encore plus à flots » chez ses voisins qui habitent dans des secteurs où la température est un peu plus chaude. « Certains arrêtent l’évaporateur en fin de semaine, même si ça continue de couler. Ils en ont fait assez. Ils dépassent leur quota et ils sont brûlés », indique-t-il.
« Au-delà de toute espérance »
À Brigham, l’évaporateur d’André Pollender n’a pas connu de longs moments de répit. La situation est telle que toute la réserve de bois habituelle a été brûlée. Pourtant, il reste encore deux semaines d’activité, prévoit l’acériculteur. « C’est au-delà de toute espérance. Ça coule comme c’est pas possible, jour après jour, sans arrêt. Depuis presque trois semaines, on a des températures de -5 °C la nuit et de 4 °C le jour. Si ça continue, on va doubler notre production habituelle », se réjouit-il. Spécialisé dans la confection de sirop d’exception, M. Pollender confirme que non seulement les volumes d’eau sont incroyables cette année, mais la qualité aussi. « À l’heure actuelle, c’est presque uniquement du sirop d’exception », juge-t-il.
Des acériculteurs inquiets Des producteurs de l’Estrie, de Chaudière-Appalaches et du Centre-du-Québec tapent du pied. Ils ont connu des températures un brin trop fraîches pour que les arbres offrent de bonnes coulées. « Les gens commencent à stresser dans mon coin. Personnellement, j’ai fait sept barils avec 8 500 entailles. Il y a donc loin de la coupe aux lèvres. La semaine prochaine sera déterminante », estime Vincent Poisson, acériculteur de l’Estrie et conseiller au Club acéricole du sud du Québec. Il précise qu’en avril, les journées sans sève représentent des pertes directes de rendement. « Le temps avance; la photopériode a une incidence sur l’ouverture des bourgeons. » Patience dans l’Est Au Bas-Saint-Laurent, très peu de sirop a été produit ces dernières semaines. C’est une situation normale, cependant. « C’est la première journée que ça coule pour la peine. C’est rare qu’on fasse bouillir de l’eau avant le 5 avril. Si je me fie aux années passées, le gros coup d’eau se situe plutôt entre le 10 et le 15 avril », dit Andréa-Anne Ouellette, du Club d’encadrement technique en acériculture de l’Est. |