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Plaisirs Gourmets, l’un des principaux distributeurs de fromages fins du Québec, célèbre cette année ses 20 ans. L’occasion était donc belle de rappeler le chemin parcouru depuis deux décennies par les fromagers artisans de la province.
Au cours des 20 dernières années, la présidente de Plaisirs Gourmets, Nancy Portelance, a constaté un « bond phénoménal au niveau de la qualité, du goût et de la texture » des fromages artisanaux québécois. « Il y a 20 ans, on était vraiment dans les produits du terroir, très bucoliques, raconte-
t-elle. Il y avait beaucoup d’instabilité dans les produits, mais très rapidement, on a mis la barre très haute. » Aujourd’hui, le gage de qualité s’avère très important, car les détaillants et les consommateurs sont beaucoup plus exigeants qu’avant, note la distributrice.
À l’heure actuelle, le Québec recense plus d’une centaine de transformateurs artisanaux pour plus de 300 fromages fins. Pour sa part, le distributeur Plaisirs Gourmets compte dans ses rangs 16 fromageries « parmi les meilleures de la province » pour un portfolio de plus de 100 fromages. « J’ai commencé à travailler avec les parents et là je le fais avec les enfants. On a évolué marche par marche avec nos artisans », résume la femme d’affaires.
Ne pas s’asseoir sur ses lauriers
En 20 ans, Renée Landry, de la Fromagerie Pied-De-Vent, a constaté l’intérêt grandissant des consommateurs québécois pour les fromages d’ici. Son entreprise a été la première à se joindre à l’aventure Plaisirs Gourmets en 1999. « Le travail sur la qualité des produits est un défi quotidien. Il faut être à l’écoute des consommateurs », assure la fromagère.
Le consommateur cherche d’ailleurs de plus en plus à connaître l’artisan derrière le produit qu’il achète. « Depuis cinq ans, il y a une certaine effervescence pour savoir d’où vient le fromage, son historique », affirme Bénédicte Guitel, de la fromagerie La Suisse Normande.
Au fil de temps, les artisans ont dû apprendre à naviguer entre tous les accords commerciaux et les importations d’outre-mer. « Il faut s’adapter à un marché en mouvement et faire mieux pour faire rayonner nos produits. L’espace tablette n’est pas élastique », illustre Nancy Portelance.
« Il faut se différencier pour se démarquer des importations européennes », note Daniel Leduc, de la Fromagerie Île-aux-Grues, dont le produit fétiche, Le Riopelle, célèbre également ses 20 ans. « Nos fromages n’ont rien à envier aux importations, mais ils sont très différents, très typés. On est bien meilleurs que les industriels français », affirme pour sa part Marie Lehmann, de la Fromagerie Lehmann.
Olivier Jacques-Charbonneau, de la boucherie Aux Saveurs des Sévelin, aimerait offrir plus de fromages fins du Québec. « Les importations, c’est le déluge. On peut en avoir comme on veut », assure le charcutier, qui s’est donné la mission de convertir ses clients aux fromages artisanaux d’ici. De 2006 à 2015, le nombre de fromages fins d’origine québécoise a augmenté d’environ 18 %, indique le document Portrait et analyse économique des fromageries artisanales du Québec publié par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec.