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Des souffleuses à neige aux planteurs à maïs en passant par tous les outils de fenaison, l’évolution des équipements entraîne des demandes hydrauliques plus élevées. Ces équipements exigent souvent des tracteurs comptant un nombre supérieur de sorties d’huile, ce qui peut poser problème, surtout avec les plus anciens n’en ayant qu’un nombre restreint.
Évidemment, il peut être inconcevable de changer de tracteur uniquement pour s’offrir des sorties d’huile supplémentaires. Heureusement, il existe des solutions de rechange relativement peu dispendieuses.
Le moteur qui donne vie au système hydraulique d’un tracteur joue plusieurs rôles. En agriculture, cette puissance est dirigée de la pompe vers des cylindres ou moteurs hydrauliques servant à soulever des charges ou à faire tourner des moteurs activant des pompes, par exemple.
L’évolution récente des souffleuses est la parfaite illustration de ce phénomène. La demande pour un déneigement de plus grande précision s’est traduite par l’ajout de cylindres permettant de manœuvrer la souffleuse sur ses axes ou de mieux diriger la chute de neige grâce à l’hydraulique.
Ajouter une sortie d’huile
Pour ajouter une sortie d’huile, le producteur pourra s’adresser à l’atelier de mécanique de son concessionnaire ou, s’il est le moindrement habile et outillé, acheter un ensemble qu’il pourra installer lui-même sur son tracteur. La pièce maîtresse de cette modification est le séparateur électrique. Cette valve vient se greffer aux coupleurs du tracteur. Puisque les sorties sont jumelées, le séparateur électrique se branche sur les deux coupleurs d’origine, celui de sortie et l’autre de retour d’huile. Ce dernier multiplie par deux les sorties. Son activation électrique se fait à partir de la cabine, par le manche multifonctions ou par le truchement d’un commutateur sur la console. L’installation demande donc de passer aussi un filage électrique du séparateur à la cabine en passant par la batterie du tracteur.
« L’intérêt de ce genre d’assemblage, explique Pierre Hélie, gérant de service au Centre agricole Nicolet, c’est qu’on peut multiplier les séparateurs à l’infini. Toutefois, il faut savoir qu’avec ce type d’accessoire, chaque sortie ne peut activer qu’un cylindre à la fois. » Puisque la capacité des sorties d’huile est dictée par la puissance de la pompe, il est déconseillé de doubler une sortie pour alimenter un moteur. Pour ce genre de fonction, le travail de modification est d’un tout autre ordre, demandant l’installation d’une sortie fixe directement de la pompe si cette dernière a suffisamment de souffle pour l’assumer.
Par contre, s’il s’agit d’activer un cylindre supplémentaire, la solution d’un séparateur électrique s’avère une alternative économique à l’installation d’une sortie d’huile de compagnie. On parle ici d’une économie des deux tiers du coût, sinon plus si le producteur fait son montage lui-même.
« L’installation est très simple, témoigne M. Hélie. Toutefois, il faut s’assurer qu’il y a physiquement de l’espace à l’arrière du tracteur pour installer cet appareil. Certains producteurs posent un plateau où ils peuvent ensuite disposer un ou plusieurs sélecteurs électriques. Je réitère aussi la mise en garde concernant la capacité de la pompe et aussi le fait qu’il faut s’assurer que les capacités du sélecteur, en ce qui concerne le débit d’huile, soient équivalentes ou supérieures à celles de la pompe hydraulique. » Une mauvaise calibration entraînera une surchauffe de l’huile ou un bris du séparateur.
Luc Roy, gérant de service chez Agritex à Saint-Célestin, considère que l’utilisation d’un séparateur électrique représente aussi une solution intéressante pour actualiser un tracteur. « Ce n’est pas plus compliqué que d’installer un CB », résume-t-il. Il affirme que l’ajout de sorties supplémentaires est pratique courante, surtout sur les tracteurs datant de quelques années, signe du développement des équipements traînés.
« Une autre solution consiste à mettre le séparateur sur l’équipement au lieu de l’installer sur le tracteur. Cela peut s’avérer une approche intéressante surtout sur un tracteur où il manque d’espace pour l’assemblage. »
Il est aussi possible de construire un circuit hydraulique indépendant, directement sur l’outil, en activant une pompe hydraulique avec la prise de force du tracteur. L’inconvénient, c’est que le producteur ne pourra alors se servir de la PDF pour actionner autre chose. Certains équipements comme les souffleuses, semoirs ou récolteuses sont dotés de ce système. Ou encore, comme le signale Réjean Pronovost, président de l’entreprise manufacturière portant son nom, les séparateurs se trouvent directement sur la souffleuse. Le producteur n’a alors qu’à brancher ses sorties d’huile sur la machine, qui se charge ensuite de la répartition de l’effort sur divers cylindres.
Les contrôles dans la cabine
L’ajout de sorties d’huile se traduit par l’apparition d’un commutateur supplémentaire dans la cabine. Si la sortie est consacrée à un cylindre qui soulève et rabaisse un équipement pour son transport, par exemple, l’utilisation d’un commutateur peut convenir. Mais lorsqu’il s’agit de contrôler un équipement en mouvement, une souffleuse par exemple, l’incorporation des contrôles supplémentaires dans le levier de commande multifonctions devient presque un incontournable.
Cela exige un peu plus de technique, mais il est possible de changer le pommeau du levier de commandes pour ajouter des boutons et multiplier les fonctions. Après un peu de pratique, l’opérateur peut aisément activer d’une seule main contrôler les diverses séquences de mouvements.