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SAINT-PIE – Les Agricultrices du Québec accompagneront leurs consœurs du reste du Canada dans le développement de leur entreprise grâce à une nouvelle subvention de 2,1 M$ obtenue du ministère fédéral du Commerce international, de la Promotion des exportations, de la Petite Entreprise et du Développement économique.
Cette annonce a eu lieu le 25 mai, à la Ferme Équinoxe, propriété de la présidente des Agricultrices du Québec, Jeannine Messier, qui a expliqué la place particulière occupée par sa fédération. « C’est la seule organisation féminine agricole structurée au Canada », a-t-elle affirmé, en précisant que le regroupement, créé en 1987, compte maintenant 600 membres et vient de passer, avec ce nouveau développement, de 6 à 14 employés.
La ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, était sur place pour l’annonce. « J’organise souvent des tables de consultation avec les agricultrices ailleurs au Canada et elles ont beaucoup d’admiration pour le sens de l’organisation et le dynamisme de la fédération des agricultrices du Québec, a-t-elle expliqué. Nous voulons que la fédération fasse des bébés au Canada! »
L’accompagnement offert prendra la forme d’une expansion du programme Dimension E., présentement en cours au Québec. Au menu : ateliers, conférences, orientation vers des ressources spécialisées, formations et mentorat. Le financement permettra aussi d’élargir l’offre dans la province, alors qu’on mettra sur pied trois parcours de formation professionnelle. D’un bout à l’autre du Canada, on compte épauler 1 350 femmes.
Selon la directrice générale des Agricultrices du Québec, France De Montigny, les enjeux des productrices agricoles sont les mêmes partout au pays. « Conciliation travail-famille, accès au financement, crédibilité », a-t-elle énuméré. À ce sujet, la dirigeante a rapporté une anecdote récurrente : « Les femmes se font encore dire par des gens qui se présentent à la ferme ‘‘Je veux parler au boss’’ ou ‘‘Il est où, ton mari?’’ Les filles sont aussi moins souvent pressenties que les fils pour prendre la relève, ce qui fait qu’elles devront démarrer leur ferme de zéro, avec tous les défis que ça implique. »
Les événements professionnels, comme ceux qu’offrira la fédération, sont aussi très importants pour le réseautage, a souligné Marie-Claude Bibeau. « Dans les premières rencontres que j’organisais comme ministre avec les agriculteurs, ce n’était que des hommes blancs d’un certain âge. Et je leur demandais : ‘‘Où sont vos femmes?’’ Et je disais aussi aux femmes : ‘‘La prochaine fois, laissez votre mari à la maison et venez aux rencontres!’’ Heureusement, ça commence à changer », s’est-elle réjouie.
Les Agricultrices comptent également cibler les femmes des Premières Nations, les immigrantes et les femmes racisées. Elles commenceront à étendre leur offre de service aux autres provinces dès l’automne prochain. « L’objectif financier, a dit France De Montigny, est de devenir le plus indépendantes possible et d’aller chercher des partenaires qui permettront de réduire au maximum les frais pour les participantes. »
Leadership canadien
Elle ne cache pas les ambitions de son regroupement. « Les agricultrices canadiennes ont tenté de se structurer en organisation il y a quelques années, mais sans succès, a-t-elle précisé. Idéalement, nous aimerions avoir du financement afin de développer une structure pancanadienne, dont nous prendrions le leadership. »