Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les animaux de la ferme seraient particulièrement utiles pour travailler auprès des aînés atteints de troubles cognitifs et de mémoire dans le cadre d’interventions en zoothérapie.
Plusieurs intervenants consultés dans le cadre de ce dossier rapportent que les chevaux, les poules et les lapins replongent les personnes âgées à l’époque où la petite ferme familiale de subsistance était un modèle répandu au Québec.
« Ça les amène dans leurs souvenirs de jeunesse parce que la plupart ont grandi dans des fermes, même à Montréal. Les personnes atteintes d’Alzheimer ne se rappellent pas leurs enfants, mais ils sont capables de différencier mes deux lapins parce que ça s’inscrit dans la mémoire émotionnelle », soutient la zoothérapeute Audrey Desrosiers, qui apporte régulièrement ses lapins dans des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Elle ajoute que ces petits poilus donnent lieu à des « moments de grande tendresse » pour ces personnes qui, souvent, ne sont pas « beaucoup touchées ».
« En zoothérapie, l’important, c’est que l’animal soit significatif pour les personnes que l’on rencontre », insiste le directeur général de Zoothérapie Québec. Stéphan Francoeur estime que les animaux de la ferme sont des alliés précieux dans les « milieux ruraux ».
Isabelle Bouthillette, qui intervient notamment auprès de clientèles en gériatrie et en soins palliatifs dans la région de l’Estrie, note que la captivité des animaux de la ferme permet aussi d’ouvrir la discussion selon l’effet de miroir provoqué par le contact avec les aînés.
« Des fois, quand j’arrive avec mon mini-cheval, ils vont dire qu’il a l’air triste, illustre-t-elle. [Je leur demande] comment ça et [ils répondent] que ça doit être plate. Il est attaché et est obligé de me suivre. Et là, tu [comprends] que c’est eux qui sont tout croches parce qu’ils ne peuvent pas sortir de l’hôpital. Ça ouvre une porte et on placote. »
Francis Laramée, directeur général de la Fondation de l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins, qui a eu recours à la zoothérapie à la suite de la pandémie pour mobiliser et animer les personnes âgées dans les CHSLD, note pour sa part que les proches et les professionnels de la santé sont parfois surpris des résultats. Une dame hospitalisée depuis un moment ne socialisait plus, ne parlait plus. La visite de la zoothérapeute l’a comme fait sortir de sa coquille, ça lui a redonné certaines habiletés sociales. « Le médecin comme la fille de la patiente étaient particulièrement étonnés de la simplicité de l’intervention pour un aussi grand résultat », raconte-t-il.