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L’alimentation animale fera partie des aspects étudiés dans un important projet de recherche qui regroupera 20 fermes laitières et 35 chercheurs à travers la province. Novalait, une coentreprise qui appartient à parts égales aux Producteurs de lait du Québec et aux transformateurs laitiers, est en attente de financement auprès du gouvernement fédéral pour un projet touchant des fermes laitières dont l’objectif sera de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Les 20 fermes laitières seront réparties sur tout le territoire de la province : cinq seront situées en Estrie, huit en Montérégie, quatre au Saguenay–Lac-Saint-Jean et trois au Bas-Saint-Laurent. Des partenaires régionaux et plus de 35 chercheurs seront mis à contribution. L’alimentation animale est un volet très important de l’étude, précise la directrice générale de Novalait, Élise Gosselin. Cette dernière indique que les additifs alimentaires réduisent les émissions des GES de 20 %. « Ç’a l’air miraculeux et ça fait partie des choses qui sont sur la table [pour l’étude], mais il y a aussi des questionnements sur l’acceptabilité, dit-elle. Ne serait-ce que par les producteurs. Ils ont vécu le buttergate et n’ont pas envie de rembarquer là-dedans. Quel est l’impact de ces produits-là? Qu’est-ce que le consommateur en pense? Ils sont préoccupés pour leurs vaches. Est-ce que ça a été utilisé à long terme? Il y a encore beaucoup d’inconnu. »
L’alimentation, c’est ce qui peut être applicable à court terme parce qu’on peut changer des rations, poursuit-elle, mais c’est une partie d’un ensemble et on ne va pas juste le regarder sur un aspect, une vache ou une étable, mais c’est centré autour de la ferme. « Pour nous, ce qui est important, c’est d’avoir des pratiques de gestion gagnantes à tous les niveaux, et pas quelque chose qui pourrait être gagnant à l’étable et que finalement, je dégage plus de GES avec mon fumier à la fosse ou à l’application. Ça, il faut le calculer et le comprendre », soutient la directrice générale.
Le projet de recherche évaluera aussi, d’une certaine manière, la rentabilité pour les producteurs. La littérature scientifique démontre que les premiers gains sont gagnant-gagnant en matière de réduction des GES, mais les gains suivants sont-ils plus difficiles à obtenir et sont à quels coûts pour le producteur, se demande-t-elle.
Novalait affronte deux autres organismes dans la course au financement fédéral, indique le coordonnateur scientifique du projet de laboratoires vivants au Québec, Georges Thériault. Le gagnant, qui devrait être dévoilé à la mi-avril, jouira d’un financement d’Agriculture et Agroalimentaire Canada pouvant atteindre 10 M$ sur cinq ans. « Si le projet n’est pas retenu, on va trouver d’autres sources de financement, parce que je peux vous dire que tout le monde a les yeux rivés sur le projet », mentionne Élise Gosselin.