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Le potentiel prometteur des additifs alimentaires emballe la communauté scientifique pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) des troupeaux bovins. Sur le terrain toutefois, l’industrie préconise plutôt de considérer l’ensemble de l’impact environnemental de la ferme lorsqu’il est question de réduction du méthane par l’alimentation.
Par exemple, récolter plus hâtivement les fourrages a le potentiel de réduire les émissions de 13 % puisque cela augmente la digestibilité et accroît la production de lait de 9 %, indique Jean-Philippe Laroche, expert en production laitière chez Lactanet. Il fait par contre valoir qu’en récoltant plus tôt, il y aura nécessairement une perte de rendement. « Et on aura besoin d’une plus grande superficie, ce qui impactera les bilans carbone à l’échelle des champs. C’est extrêmement complexe. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut l’analyser à l’échelle de la ferme au complet pour s’assurer qu’au final, on soit gagnant sur le plan environnemental quand on implémente ces stratégies-là », dit-il.
D’autre part, augmenter l’ingestion des aliments des vaches laitières, par exemple en améliorant la qualité et la conservation des fourrages, a le potentiel de réduire les émissions de méthane de 17 % tout en effectuant un gain de productivité de 17 % selon les méta-analyses scientifiques qu’il a récemment consultées. « Ça a un bon potentiel de réduction des émissions de méthane, estime l’expert, parce que notre vache va produire plus par kilo ingéré et la production de méthane est très fortement liée aux kilogrammes ingérés, donc on vient aussi diluer nos émissions de méthane. »
L’entreprise Trouw Nutrition calcule justement que pour chaque tranche de 1,5 kg de lait supplémentaire produit, les GES connaissent une diminution de 1 à 3 % par vache. « On ne peut pas dire que tel additif alimentaire va réduire les GES parce que ça prend des allégations [gouvernementales qui doivent être appuyées par la science et c’est quand même très long]. Par contre, si on augmente l’efficacité de production, plus la vache est efficace, plus on fait avec moins et moins elle émet de GES », explique la superviseure en développement des services techniques des ruminants chez Trouw Nutrition, Anne-Marie Raîche.