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Christine Chénard et Guy Dubuc dorment cinq heures par nuit ces jours-ci. Ils ont le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Ils ne courent pas, ils volent. Leur petite entreprise de repas lyophilisés en Montérégie, Happy Yak, est tout juste née au printemps 2013 et gagne déjà en popularité.
« Disons que le téléphone n’arrête pas de sonner », affirme M. Dubuc. Et cela n’est pas étranger au fait que Mylène Paquette, celle qui a franchi l’Atlantique à la rame en solitaire, a pris le large avec une cargaison de 303 repas de Happy Yak au mois de juin dernier. Zoom avant sur une entreprise florissante.
« Tous nos fournisseurs sont québécois et nous tentons d’être approvisionnés le plus localement possible », rapporte Mme Chénard.
En outre, la majorité des gens avec qui ils traitent proviennent de leur environnement immédiat et souvent de la Montérégie. Les menus sont livrés directement à la maison en 24 heures. « On dit deux semaines sur le site, mais c’est toujours beaucoup moins long! » ajoute M. Dubuc.
Grand chef Yak, le surnom de Mme Chénard, et Papa Yak, celui de M. Dubuc pour son côté visionnaire, basent toutes les décisions de Happy Yak en misant sur cinq aspects : la simplicité, la générosité, la flexibilité, le plaisir et la passion. Un esprit d’authenticité doit transparaître dans tous les volets de l’entreprise de ces deux férus de voyages, de nature et de sports.
Les débuts
Tout a commencé en 1996. Bernard Voyer a appelé Christine Chénard et lui a demandé des repas pour son excursion au pôle Sud. De fil en aiguille, la nutritionniste de formation et adepte de grandes expéditions s’est donc distinguée dans le milieu du plein air pour ses douances culinaires. Elle a cuisiné des plats lyophilisés pour nombre d’aventuriers et y a pris goût.
Officiellement, Mme Chénard et son amoureux Guy Dubuc ont lancé Happy Yak en mars 2013. La compagnie en est encore à ses balbutiements, mais connaît un essor rapide. « Jamais je ne pensais recevoir autant de soutien », dit Mme Chénard. Selon la demande, Happy Yak comprend de deux à sept employés. « On est capable de se développer rapidement! » se réjouit M. Dubuc qui est diplômé en gestion d’entreprise et qui a réalisé une étude de marché rigoureuse avant le démarrage de son commerce. Le duo avait d’ailleurs reçu des offres d’investissement plutôt alléchantes qu’il a déclinées afin de garder les deux pieds sur terre. « J’aime les risques, mais les risques contrôlés; je ne veux rien devoir à personne si le projet échoue », ajoute Mme Chénard.
Pour l’instant, les dirigeants louent un espace dans un incubateur d’entreprises industrielles à Saint-Hyacinthe afin de préparer les plats, procéder à la lyophilisation et emballer les portions. En résumé, la technique de lyophilisation consiste à congeler les aliments dans un immense congélateur de -30 °C à -40 °C, puis à les mettre ensuite sous vide dans un lyophilisateur, là où ils décongèlent à température pièce. Tout le procédé s’effectue entre 36 et 72 heures.
« Avec 1 kg de viande, on obtient une portion d’environ 250 g après la lyophilisation », dit Mme Chénard. De plus, grâce à cette technique, les aliments gardent leur texture et leurs propriétés nutritionnelles.
Riche d’une expertise en recherche marketing et en évaluation sensorielle, Christine Chénard ne lésine pas sur la qualité et la quantité des plats qu’elle concocte minutieusement. Happy Yak se vante d’élaborer des plats riches en énergie, appétissants, savoureux, et surtout, rassasiants.
« Nous cuisinons de la nourriture pour que tout le monde mange. Nos portions sont généreuses et nous mettons de gros morceaux de viande », dit M. Dubuc.
Un porc braisé sauce aux champignons et vin blanc, des crevettes au cari sur riz arrosé d’un lait de coco ou une soupe délicate aux sept parfums… Voilà quelques exemples de la gamme de produits que l’on peut se procurer en visitant le site www.happyyak.ca.
De plus, les repas se préparent facilement. Il suffit d’ajouter de l’eau froide au sachet, de porter à ébullition, de cuire ensuite 1 à 2 minutes, de laisser reposer environ 10 minutes et le tour est joué. Tout se conserve à température pièce pour une période de deux ans.
Visionnaires
À l’heure actuelle, les deux propriétaires de Happy Yak visent trois marchés principaux : le commerce de détail, les groupes de voyage et les parcs institutionnels. D’ici 5 ans, ils rêvent de diriger leur propre usine et d’avoir à leur actif 25 employés. « On veut que notre entreprise se démarque et qu’elle soit à l’échelle humaine », dit M. Dubuc.